Intervention de Adrien Quatennens

Séance en hémicycle du mercredi 26 février 2020 à 21h30
Système universel de retraite — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAdrien Quatennens :

Mon collègue vous l'a dit, monsieur le rapporteur, nous parlons bien des six derniers mois pour les fonctionnaires, et des vingt-cinq meilleures années pour le privé – et non des dernières.

C'est vrai, aujourd'hui il faut 150 heures pour pouvoir commencer à valider un trimestre, ce qui ne sera plus le cas avec votre réforme, mais cette évolution ne compense pas l'effet que produira la suppression du calcul sur les vingt-cinq meilleures années et les six derniers mois.

Je veux prendre à témoin M. le secrétaire d'État sur l'argumentaire déployé par notre collègue Petit. Nous avons déjà utilisé la métaphore du partage du gâteau ; la majorité a des explications similaires. Peut-être est-elle seulement moins gourmande, puisqu'elle préfère parler de « panier ». M. Petit explique que nous serons à « panier égal » ; de mon côté, j'ai parlé de gâteau.

Ce gâteau, c'est la richesse nationale, dont une part – 14 % aujourd'hui – est réservée aux retraites. Avec vous, cette part diminuera, vous le dites vous-mêmes en nous expliquant : « rassurez-vous, ce n'est rien, le gâteau va grossir ! »

Ce débat est fondamental. Vous faites le pari d'une croissance exponentielle du PIB. Je considère que c'est assez déraisonnable. Regardez par exemple le drame que nous sommes en train de vivre avec la crise du coronavirus ! Voyez ses effets sur l'économie : ils sont déjà avérés et sans doute se feront-ils sentir encore plus fortement ! Étiez-vous en mesure de prévoir cette crise et d'imaginer les nouvelles projections de croissance que font aujourd'hui les Chinois ? Pouviez-vous prévoir les effets du changement climatique et des catastrophes naturelles ?

De toute façon, il s'agit d'un véritable débat philosophique. Vous faites le pari de la croissance infinie, alors que vous appelez à la responsabilité et que vous faites régulièrement pleurer dans les chaumières sur le thème « on ne veut pas laisser une dette à nos enfants ». Mais que faites-vous de la dette écologique, qui est une véritable dette ?

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