Intervention de Jean-Michel Jacques

Séance en hémicycle du vendredi 28 février 2020 à 9h00
Système universel de retraite — Article 6

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Michel Jacques :

Chers collègues, nous avons, au cours de ce débat, évoqué de nombreux métiers et chacun d'entre nous a fait part de son expérience. À mon tour de témoigner de la mienne pour tenter, humblement, d'éclairer nos débats : celle de vingt-trois années passées dans l'armée, dont dix-sept dans les commandos marine.

Humblement, mais avec force, car au moment où je vous parle, je ne peux m'empêcher de penser à mes frères d'armes morts au combat en Afghanistan et en Afrique. Je pense plus particulièrement à Frédéric, dont j'ai porté le cercueil dans la cour d'honneur des Invalides pour un ultime adieu.

C'est la reconnaissance que la nation doit à ces hommes que nous, les représentants de la nation, ne devons pas oublier à présent.

Ces amendements ne portent pas sur la bonne partie du texte, mais je comprends l'esprit qui les anime. Ils mériteraient d'être examinés à l'article 37. J'ai d'ailleurs déposé un amendement en ce sens, qui reprend les propos tenus par le Président de la République lors de ses voeux aux armées à Orléans : les pensions militaires « constituent une garantie essentielle du contrat que l'État et la nation passent avec ceux qui acceptent de servir dans le métier des armes. » Ce contrat avec la nation constitue la singularité militaire, faite de sujétions consenties – sans droit de retrait ni droit de grève – et de servitudes exorbitantes du droit commun qui peuvent aller, s'il le faut, jusqu'au sacrifice suprême : prendre la vie d'un autre ou donner la sienne.

La pension du militaire, qui n'est pas une retraite – la sémantique est importante – , est le pendant des sacrifices consentis. Elle est l'expression du contrat qui lie nos valeureux soldats à la nation, ce contrat qui fait que nos soldats prennent, baïonnette au canon, le pont de Vrbanja, que nos soldats pénètrent dans une hutte au Burkina Faso pour libérer les otages détenus par un terroriste.

Ce contrat entre nos soldats et la nation ne doit jamais être rompu. La singularité du militaire français doit être sanctuarisée. En tant que députés de la nation, soyons-en les fervents défenseurs, à l'image du Président de la République, chef des armées.

Alors, chers collègues, poursuivons nos débats jusqu'à l'article 37 afin d'examiner l'amendement que j'ai déposé !

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