Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du vendredi 28 février 2020 à 15h00
Système universel de retraite — Article 7

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Si vous voulez parler, cher collègue, prenez donc le micro ! C'est insupportable ! C'est vous qui manquez de courage !

Depuis quatre ans, 7 000 postes de cheminot ont disparu, et 22 000 depuis quinze ans, ce qui crée, de fait, un déficit. Qui plus est, la disposition visant à faire disparaître le statut à partir de janvier 2020 aggravera encore ce déficit.

Les rumeurs les plus folles courent sur les cheminots, qui partiraient à la retraite à je ne sais quel âge, alors que l'âge moyen de départ est de 57 ans, et qui toucheraient je ne sais quel chiffre mirobolant, alors que leur pension moyenne est de 2 106 euros bruts par mois. Ils sont, en revanche, touchés par une pénibilité particulière et leur espérance de vie est de quatre ans inférieure à celle de la moyenne des Français. On compte en outre une cinquantaine de suicides chaque année chez les cheminots et, entre 2012 et 2017, le nombre d'absences pour maladie a augmenté de 10 %, ce qui révèle un très fort mal-être.

Ce n'est pas là un problème qui concernerait seulement les cheminots ; il touche à l'intérêt général, car nous risquons de voir les queues continuer à s'allonger devant les guichets et de connaître des problèmes de sécurité ferroviaire. De fait, l'un des sujets actuellement en discussion à la SNCF est que du fait de ces réductions d'effectifs, on n'aurait plus trois professionnels au départ des trains, mais deux seulement. Or il s'est déjà produit des accidents ferroviaires liés à l'insuffisance des effectifs présents dans les trains – nous avons déjà discuté de cela.

Il existe donc bien une pénibilité particulière pour les cheminots, que révèle leur espérance de vie, et il faut la prendre en considération d'une manière collective, par métier, et non à l'échelle individuelle. Il convient d'embaucher à nouveau des cheminots et d'en finir avec cette ouverture à la concurrence à tout-va, qui se fait au détriment de salariés.

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