Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du samedi 29 février 2020 à 9h00
Système universel de retraite — Article 8

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Avant d'en venir aux amendements, je souhaiterais m'adresser à M. le secrétaire d'État, qui a donné des explications sur la durée de la carrière complète, soit 516 mois cotisés. Or ces 516 mois ne permettront de toucher que la pension minimale ; pour le reste, tout dépendra de l'âge d'équilibre, que personne ne connaît. L'incertitude est totale pour la majorité des assurés.

Quant à nos amendements, ils visent à supprimer l'article 8. Le système de retraite actuel est à prestations définies, principe qui fonde le pacte social de notre pays. Votre réforme cassera ce pacte social puisqu'elle fera disparaître l'engagement explicite garantissant un niveau de retraite dans la continuité du salaire perçu en fin de carrière. En fait, les assurés cotiseront sans savoir quelle pension ils toucheront. Le système que vous instaurez ne sera plus à prestations définies, mais à cotisations définies.

En rendant la retraite aléatoire, vous ouvrez la voie à la capitalisation. Tout au long de leur carrière, nos concitoyens sauront combien ils cotiseront mais ignoreront combien ils toucheront une fois à la retraite. Face à cet aléa et à cette incertitude, ceux qui en auront les moyens, et eux seuls, s'orienteront vers une solution de retraite par capitalisation. En cela, l'introduction d'un système à points provoque un changement de paradigme et une ouverture, par petites touches, vers la retraite par capitalisation. C'est la perversité de votre système, si je puis dire : compte tenu des aléas et des incertitudes qu'elle fera peser sur les retraites, votre réforme est extrêmement dangereuse pour notre contrat social.

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