Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du mercredi 8 novembre 2017 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Travail et emploi

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Madame la députée, vous l'avez souligné : toutes les situations ne sont pas les mêmes. Il faut pouvoir monter des parcours personnalisés et, pour y parvenir, disposer d'une palette d'outils permettant de répondre à des situations ou à des aspirations différentes.

Je voudrais, comme vous, commencer par le cas des jeunes. Comment la France peut-elle accepter en 2017 d'avoir 1,3 million de jeunes qui ne sont ni en formation initiale ou continue ni en emploi ? C'est un gâchis humain absolument incroyable et une perte de compétitivité économique, et quasiment un renoncement à la cohésion sociale si nous acceptons une telle situation. C'est pourquoi le Gouvernement accomplit beaucoup d'efforts en faveur de ces jeunes, vous le verrez lors de la réforme de l'apprentissage mais, dès à présent, les EPIDE, les écoles de la deuxième chance ainsi que la Garantie jeunes, que nous augmentons, constituent des éléments essentiels mis en oeuvre par les missions locales et l'ensemble des dispositifs du service public de l'emploi.

Et puis il y a le Plan d'investissement dans les compétences, dont les deux grandes priorités sont les demandeurs d'emploi et les jeunes, notamment les jeunes sans qualification car c'est l'écart en ce domaine qui ne leur permet pas d'accéder à un emploi durable – au mieux, ils connaissent une succession de CDD ou d'intérim – , à une véritable autonomie économique et personnelle.

L'enjeu de la qualification est donc un des éléments clefs. Mais certains, vous l'avez évoqué, ne sont peut-être pas encore prêts à entrer dans une démarche qualifiante. C'est pourquoi il faut développer des dispositifs d'insertion comportant beaucoup d'accompagnement, ce qui conduit à la question des apprentissages comportementaux, des codes sociaux, et il est vrai que c'est aussi un facteur d'inégalité d'accès à l'emploi. En effet, ce n'est pas uniquement les compétences professionnelles, mais aussi la connaissance des codes sociaux qui permettent, dans le cadre d'une démarche de recrutement, d'être reconnu pour sa valeur. Car ces jeunes ont une valeur, ces jeunes ont un potentiel. Et notre travail commun, c'est de leur permettre de montrer ce potentiel, et de réussir.

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