Intervention de Alain Bruneel

Séance en hémicycle du mardi 3 mars 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Coronavirus

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Bruneel :

Monsieur le ministre des solidarités et de la santé, la situation sanitaire actuelle est particulièrement délicate. Ma question s'inscrit pleinement dans un esprit de solidarité nationale : notre but est d'enrichir les dispositions déjà mises en oeuvre, mais aussi de relayer les inquiétudes des citoyens. En effet, les médias ne cessent de faire la lumière sur une application à géométrie variable du principe de précaution, créant une certaine confusion dans les esprits.

Ainsi, certaines écoles ou crèches restent ouvertes quand d'autres sont placées en quarantaine. Certains salariés exercent leur droit de retrait, quand d'autres, tout aussi exposés à un brassage de population internationale, doivent continuer le travail. Certains maraîchers se voient refuser la possibilité de vendre leurs produits sur des marchés locaux alors que, quelques mètres plus loin, des supermarchés continuent de fonctionner normalement.

Les personnels soignants s'interrogent sur le manque de moyens, par exemple de masques pour les médecins généralistes, mais aussi pour les différents services des hôpitaux. Un protocole strict destiné à garantir la sécurité sanitaire de ces personnels est-il observé ?

Concernant les établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes – EHPAD – , la situation est particulièrement sensible. Certains établissements appliquent déjà des consignes comme le lavage des mains des visiteurs ou les questions sur leur état de santé et leurs voyages récents. Plus généralement, une note, et des moyens, ont-ils été fournis à ces établissements ?

Des questions se posent également sur d'éventuels problèmes d'approvisionnement. Je pense particulièrement aux masques et au paracétamol, entre autres. Malheureusement, aujourd'hui encore, des laboratoires pharmaceutiques n'hésitent pas à vendre leurs stocks de médicaments et d'accessoires médicaux aux pays les plus offrants. Pour sortir de cette logique de marchandisation, il serait intéressant de réfléchir à la proposition formulée par les parlementaires communistes : la création d'un pôle public du médicament. Cette mesure forte permettrait d'assurer une régulation sereine du secteur.

Qu'il s'agisse du SRAS ou du Covid-19, les chercheurs vous diront qu'il est impossible de trouver un vaccin en vingt-quatre heures. Il est urgent de leur donner les moyens financiers nécessaires, à l'échelle de l'Europe, pour préparer l'avenir sanitaire.

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