Intervention de Jean-Louis Masson

Séance en hémicycle du mercredi 8 novembre 2017 à 21h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Mission travail et emploi (état b)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Masson :

Madame la ministre, supprimer la moitié des financements des maisons de l'emploi revient à signer leur arrêt de mort. Je ne suis pas le seul à penser qu'il s'agit d'une erreur, vous avez entendu les propos échangés dans cet hémicycle.

Il faut également écouter ce qui se dit à l'extérieur de l'hémicycle. De nombreuses personnes qualifiées vous alertent, qu'il s'agisse d'élus nationaux et locaux de toute appartenance politique – François Rebsamen, ancien ministre du travail, Georges Képénékian, maire La République en marche de Lyon, Johanna Rolland, présidente de Nantes Métropole, Alain Juppé, Martine Aubry – ou d'acteurs locaux issus de la société civile, comme Marie-Pierre Establie d'Argencé, déléguée générale du réseau Alliance villes emploi.

Pourquoi sommes-nous si nombreux à vous dire cela ? Vous posez-vous la question ?

Les maisons de l'emploi ne sont pas, comme vous le pensez, assimilables aux autres acteurs publics de l'emploi. Pôle emploi, les missions locales et Cap emploi ont leur spécificité et leur utilité, mais les maisons de l'emploi sont des outils d'ingénierie territoriale. Leur coeur de métier, c'est la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, c'est-à-dire l'adaptation des aptitudes des demandeurs d'emploi aux postes que les entreprises ont à pourvoir. Leurs outils sont les diagnostics territoriaux et l'accompagnement des publics, en travaillant sur les compétences et les formations ; leur champ d'action va du soutien aux jeunes créateurs d'entreprise jusqu'aux clauses d'insertion dans les marchés publics. Leur force réside dans leur connaissance du territoire dans lequel elles opèrent et dans leur capacité à animer une plate-forme collaborative qui regroupe tous les acteurs publics, économiques et associatifs.

Avec la programmation d'un grand plan d'investissement pour l'emploi et la formation, voulu par le Président de la République, plus que jamais, nous avons besoin des MDE, qui pourraient être votre bras armé, immédiatement efficient. Sans elles, nous n'aurons pas de réel outil de pilotage, à moins de recréer précisément ce qui existe – je fais là référence à la notion de temporalité chère à M. Pradié.

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