Intervention de Grégoire de Tilly

Réunion du mercredi 26 février 2020 à 10h00
Commission des affaires économiques

Grégoire de Tilly, directeur général de La Ruche qui dit oui :

La Ruche a pour objectif de mettre en relation des producteurs – tous les produits sont concernés : viande, pain, légumes, volaille, épicerie… – avec des consommateurs, à l'échelle locale. La Ruche est une plateforme, elle correspond exactement à la définition de ce qu'on appelle une « market place ». La mise en relation se fait avec un rendez-vous physique, organisé par un responsable de ruche qui peut avoir différents statuts. Il dispose d'un local, restaurant ou autre, dans lequel, chaque semaine, les membres de La Ruche se retrouvent pour récupérer les produits qu'ils ont commandés. Sur le site, le responsable annonce chaque semaine que la vente est ouverte et les consommateurs peuvent choisir parmi les produits que les différents producteurs annoncent mettre en vente. La vente est ensuite close, les producteurs informés des commandes hebdomadaires et tous se retrouvent, le samedi matin, par exemple, pour la remise des commandes. Un vrai lien se crée entre producteurs et consommateurs au moment des distributions.

L'un de nos principes fondateurs est la juste rémunération du producteur : c'est lui qui fixe son prix. On le prévient simplement si celui-ci est complètement déconnecté du marché. Nous sommes transparents sur la commission que nous touchons : la Ruche touche 20 % de commission, donc 80 % du prix payé va au producteur. Un grand distributeur se vantait récemment d'avoir donné une journée de marge au producteur, soit environ un million d'euros. Il faut savoir néanmoins que la grande distribution capte 60 à 70 % de la valeur. Nous, nous avons redistribué beaucoup plus au producteur et pourtant, nous ne sommes qu'une petite start up : une équipe de 30 personnes en France et autant à l'étranger. Nous sommes d'ailleurs à peine rentable.

La saisonnalité et le caractère local des produits proposés sont au coeur de la philosophie de La Ruche : les produits parcourent, vous l'avez dit, en moyenne une quarantaine de kilomètres.

Notre aventure se poursuit et se diversifie : on a racheté une petite société qui faisait de la livraison, le Comptoir local, en 2018. Dans les régions, nous nous apprêtons à lancer des halles éphémères : si vous êtes prêts à mettre à notre disposition des gymnases ou des bâtiments de ce type, nous y recréerons des marchés paysans.

Notre système demeure quelque peu contraignant : il faut se rendre à un rendez-vous par semaine et accepter de commander 48 heures avant. Le plus important, à mes yeux, c'est de réussir à garder cet esprit de communauté : quand on y va, c'est une rencontre, une vraie rencontre.

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