Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du jeudi 19 mars 2020 à 9h00
Questions au gouvernement — Mesures économiques pour la lutte liée au covid-19

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Permettez-moi tout d'abord de souhaiter un prompt rétablissement au président André Chassaigne.

Vous avez raison : aujourd'hui, les héros du quotidien exercent de multiples métiers, qui tous permettent la continuité des biens et services indispensables à la vie quotidienne de tous les Français.

Certains voudraient que nous dressions une liste des métiers indispensables, mais ce serait très compliqué. Prenons un exemple : une entreprise qui fabrique des cartons d'emballage a arrêté son activité il y a quelques jours. Or certains de ses cartons servent à l'agroalimentaire, pour emballer la farine livrée aux boulangers, et d'autres servent à emballer les packs de gel hydroalcoolique livrés aux hôpitaux. En définitive, peu d'activités peuvent s'arrêter complètement. Ce matin, la fédération du bâtiment de la région Auvergne-Rhône-Alpes a appelé à stopper le travail dans l'ensemble du bâtiment. Mais comment ferons-nous si aucun plombier ne peut réparer un problème urgent ? Certains services doivent absolument être assurés.

Pour moi, la solution n'est pas de définir au scalpel ce qui est autorisé ou non, mais de travailler différemment. Il y a des solutions pour cela. Le ministre de l'économie et des finances et moi-même y oeuvrons quotidiennement, notamment avec les enseignes de la grande distribution : elles ont installé des protections en plexiglass pour leurs caissiers, et mettent à leur disposition du gel hydroalcoolique et des gants. Je le répète, il y a des solutions. Dans le bâtiment, certaines entreprises ont organisé des transports avec plusieurs véhicules pour éviter qu'une équipe entière se déplace dans une même camionnette. Les chantiers sont organisés différemment, avec une équipe du matin et une équipe du soir, et les ouvriers se tiennent toujours à plus de deux mètres les uns des autres. Ils peuvent ainsi effectuer des réparations urgentes, notamment chez les personnes âgées qui vivent seules.

La solution n'est donc pas binaire. J'invite toutes les entreprises à définir, avec leurs syndicats et leurs salariés, les activités qui doivent être maintenues et la façon dont le travail doit s'organiser pour protéger le personnel. C'est ainsi que nous faciliterons la vie quotidienne des Français, que nous protégerons les salariés et que nous repartirons, demain, avec les compétences nécessaires, quand la crise sera terminée.

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