Intervention de Laurent Saint-Martin

Séance en hémicycle du jeudi 19 mars 2020 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2020 — Article liminaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Saint-Martin, rapporteur général de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

S'agissant de ce qui vient d'être dit, en particulier par M. le président de la commission des finances, je crois que nous devons absolument éviter toute posture politique. Il n'y a pas lieu de se demander par exemple si la majorité a suffisamment réduit les déficits, d'autant, je le rappelle, que la sortie de la procédure de déficit excessif a eu lieu durant ce quinquennat. On pourrait d'ailleurs aussi probablement considérer que la trajectoire pour y parvenir avait commencé lors du quinquennat précédent, mais, à mon sens, l'heure n'est pas à genre de considération.

Même si certains estimeront probablement que tout cela était insuffisant, la majorité a fait preuve d'un véritable sérieux budgétaire qui lui permet de consacrer des moyens à des dispositifs permettant d'affronter une crise économique majeure. C'est cela qui compte ! Avons-nous, oui ou non, les moyens de mettre en place des outils en faveur de la trésorerie des entreprises ? La réponse est « oui ».

Pour ma part, j'éviterai de pousser trop loin la comparaison entre la situation actuelle et la crise de 2008. Le contexte conjoncturel est aujourd'hui très différent. Nous n'avons pas affaire à une crise financière dont découlent une crise économique puis une nouvelle crise financière, mais à une crise sanitaire qui se déroule sur une période précise – il est vrai que nous n'en connaissons pas la durée et que c'est toute la difficulté – provoquant un ralentissement forcé de l'économie dont découle une crise économique. C'est très différent.

La crise actuelle est davantage « pilotable ». Nous sommes en effet en mesure d'anticiper et de comprendre, aujourd'hui bien mieux qu'hier, un ralentissement des entreprises, ralentissement que nous forçons en quelque sorte, en même temps que nous aidons ces dernières à survivre autant que nous le pouvons.

Nous anticipons ce ralentissement avec, pour horizon, notre connaissance de la crise sanitaire. Autrement dit, tous les chiffres retenus par le projet ont été élaborés à la lumière de notre compréhension de l'avancement de la crise sanitaire et non d'une crise économique « contrôlée » par le ralentissement voire l'arrêt de pans de l'activité économique du pays. Cette crise très atypique ne peut pas être comparée à une crise économique et financière telle que celle que nous avons vécue il y a douze ans.

La prévision d'un déficit public de 3,9 % telle qu'elle est formulée dans le texte se vérifiera-t-elle à la fin de l'année ? Nul ne peut le dire dans l'hémicycle. Ce qui compte en revanche pour la sincérité du texte qui nous est soumis, c'est de constater que les chiffres qu'il avance sont correctement calibrés et qu'ils sont cohérents par rapport à ce que nous savons aujourd'hui.

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