Intervention de Pierre-Henri Dumont

Séance en hémicycle du mardi 24 mars 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Frontière avec le royaume-uni

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Henri Dumont :

Monsieur le Premier ministre, l'une des nombreuses questions que se posent nos concitoyens est particulièrement prégnante pour les habitants du Calaisis : celle de la frontière avec le Royaume-Uni.

Il y a huit jours, le Président de la République annonçait la fermeture des frontières entre les pays appartenant à l'espace Schengen et ceux n'y appartenant pas. Étonnamment, cette fermeture, même partielle, ne s'applique pas au Royaume-Uni, qui n'a pourtant jamais été membre de l'espace Schengen et qui n'appartient plus à l'Union européenne.

Jusqu'à hier soir, la stratégie britannique de lutte contre le Covid-19 était à l'opposé de la nôtre et visait l'immunité collective, sans aucune mesure restrictive.

Depuis une semaine, alors que les Calaisiens sont strictement confinés, les salariés du port et du tunnel, mais aussi les agents des douanes et de la police aux frontières – PAF – , sont au contact direct des Britanniques ou des chauffeurs de poids lourds faisant la traversée, au risque d'apporter le virus dans leurs foyers. Des employés du tunnel sont déjà pris en charge à l'hôpital ou en quatorzaine.

Si le flux touristique s'est tari, le flux fret transmanche est identique à une situation normale : près de 5 000 camions embarquent chaque jour au port de Calais ou au tunnel. Il faut contrôler ces 5 000 camions dont certains arrivent des Pays-Bas, un pays qui a aussi opté pour la stratégie de l'immunité de groupe.

Monsieur le Premier ministre, pour la santé des Calaisiens et de leurs familles, comptez-vous limiter au strict nécessaire les chargements de fret traversant la Manche ? Des cargaisons de tondeuses à gazon peuvent attendre des jours meilleurs pour traverser.

En outre, 500 migrants vivent à Calais sans aucune mesure de confinement. Alors que mes concitoyens sont confinés, l'État ne peut laisser errer ces migrants dans les rues, les transports en commun ou les magasins du Calaisis.

Êtes-vous prêt, Monsieur le Premier ministre, à ouvrir à une centaine de kilomètres de Calais un centre fermé afin de contraindre au confinement, par la force s'il le faut, les migrants présents dans le Calaisis, ce qui permettrait de les sortir des griffes des réseaux de passeurs, tout en protégeant leur santé, celle des Calaisiens, celle des forces de l'ordre et de leurs familles ?

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