Intervention de Olivier Marleix

Séance en hémicycle du mardi 31 mars 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Marchés publics et soutien à l'économie française

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaOlivier Marleix :

Monsieur le Premier ministre, permettez-moi de rapporter une anecdote assez navrante. Pas plus tard qu'hier, j'ai eu au téléphone le chef d'une entreprise de mon département, TIB, un des trois constructeurs français de véhicules de secours et d'assistance aux victimes – VSAV – , leader pour la fourniture d'ambulances aux services d'aide médicale urgente, les SAMU.

Il m'a fait part de sa stupéfaction : l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris s'apprête à attribuer cette semaine un marché d'une centaine d'ambulances à un constructeur polonais, aucun critère de développement durable n'ayant été fixé dans l'appel d'offres.

Combien de temps cela va-t-il durer ? Combien de temps resterons-nous les idiots du village planétaire ? Comment ne pas voir, à travers cette crise même, que la connaissance et la protection par l'État de l'outil industriel français sont un élément déterminant de sa capacité à réagir aux crises ?

Les membres du groupe Les Républicains ne sont pas favorables au repli national en matière économique. Notre industrie et notre agriculture ont besoin de se tourner vers le monde ; c'est toute leur histoire, c'est la source de leur grandeur et de la richesse de notre pays. Mais arrêtons de laisser fondre l'appareil productif, au gré d'opérations de fusion-acquisition qui sacrifient notre outil industriel. Arrêtons de croire que les investisseurs n'ont pas de passeport, comme je l'ai si souvent entendu dire depuis deux ans. Nous en payons aujourd'hui le prix fort.

Monsieur le Premier ministre, à l'heure où même la grande distribution conseille d'acheter français, allez-vous demander à vos services de changer enfin de logiciel et de soutenir nos industries par leurs achats ?

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