Intervention de Robin Reda

Séance en hémicycle du mardi 21 avril 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Lutte contre l'épidémie de covid-19

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRobin Reda :

Monsieur le Premier ministre, l'annonce par le Président de la République du début du déconfinement le 11 mai a suscité à la fois excitation et angoisse chez nos concitoyens. Excitation de voir enfin le bout du tunnel de l'assignation à résidence. Angoisse quant au sentiment d'impréparation pour les jours d'après.

Il faut reconnaître que, s'agissant de l'excitation, vous avez douché toutes les ardeurs avec les paroles de réalisme qui vous caractérisent. C'était une bonne chose, car nous ne pouvions pas laisser croire aux Français qu'ils reprendraient, dans trois semaines, le cours normal de leur vie d'avant.

Mais pour ce qui est de l'angoisse, je crains qu'elle ne cesse de s'accroître. En multipliant les questions et les hypothèses, le Gouvernement semble jouer avec les nerfs de nos compatriotes. Pour redémarrer, le pays a besoin de se sentir en confiance. Or le déconfinement sanitaire est encore un grand texte à trous.

Avec moins de 1 % de la population testée, nous continuons d'être à la traîne des pays européens en la matière. La pratique massive de tests est pourtant nécessaire au confinement sélectif des personnes à risque et à l'application d'un éventuel dispositif technologique de cartographie de l'épidémie. Les tests seront-ils disponibles et pour qui le seront-ils ?

Au flou qui caractérise le dépistage s'ajoute une attente forte sur les consignes de prévention sanitaire, notamment sur la doctrine du port du masque de protection. Les masques seront-ils obligatoires ? Où le seront-ils ? Dans les transports ? Dans les écoles ? Quels types de masques seront-ils prescrits ?

Le déconfinement sanitaire est le préalable au déconfinement économique et social. Les entreprises et les collectivités territoriales attendent des instructions simples et coconstruites au plus près du terrain, territoire par territoire.

Pour restaurer la confiance évanouie, l'État doit rapidement en finir avec les questions bureaucratiques et écrire enfin le scénario de la reprise.

Monsieur le Premier ministre, ce n'est plus le moment d'être mystérieux. Économiquement, socialement, politiquement, la France indique : « batterie faible ». Elle n'a pas besoin de nouvelles questions qui épuisent. Elle a besoin de réponses pour revivre.

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