Intervention de Edouard Philippe

Séance en hémicycle du mardi 28 avril 2020 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à la stratégie nationale du plan de déconfinement dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de covid-19 suivie d'un débat et d'un vote

Edouard Philippe, Premier ministre :

… si la circulation du virus reste élevée ou « verte » si elle est limitée.

À partir de jeudi, le directeur général de la santé présentera tous les soirs la carte des résultats, département par département.

Les départements s'en serviront pour préparer le 11 mai, en gardant à l'esprit que le confinement strict permet de ralentir la circulation du virus et de remettre sur pied le système hospitalier et qu'il est nécessaire d'instaurer un système de tests et de détection des cas contacts efficace.

Je vous ai exposé les constats qui ont fondé la stratégie nationale de déconfinement ainsi que les outils de santé publique. Je souhaite désormais vous présenter l'organisation de la vie quotidienne des Français à partir du 11 mai.

Notre stratégie nationale de déconfinement fixe les règles nationales pour quelques enjeux prioritaires : l'école, les entreprises, les commerces, les transports, la vie sociale.

Commençons par l'école. Le Président de la République l'a rappelé : le retour de nos enfants sur le chemin des écoles est un impératif pédagogique, un impératif de justice sociale, en particulier pour ceux qui peuvent difficilement suivre l'enseignement à distance. Nous voulons concilier ce retour avec nos objectifs de santé publique.

Ainsi, nous proposons une réouverture très progressive des maternelles et de l'école élémentaire à partir du 11 mai, partout dans le territoire et sur la base du volontariat. Ensuite, à partir du 18 mai, seulement dans les départements où la circulation du virus est très faible, nous pourrons envisager d'ouvrir les collèges, en commençant par les classes de 6ème et de 5ème. Nous déciderons fin mai si nous pouvons rouvrir les lycées, en commençant par les lycées professionnels, début juin.

Cette décision n'a pas été prise à la légère. Nous avons pesé le pour et le contre après avoir consulté les spécialistes et étudié les mesures prises par d'autres pays. La réouverture des écoles est nécessaire pour garantir la réussite éducative des élèves, notamment les plus vulnérables d'entre eux, dont la scolarité souffre terriblement du confinement.

Les classes rouvriront dans des conditions sanitaires strictes : pas plus de quinze élèves par classe, une vie scolaire organisée autour du respect des gestes barrières, des mesures d'hygiène strictes et la distribution de gel hydroalcoolique. Tous les enseignants et les encadrants des établissements scolaires recevront des masques qu'ils devront porter quand ils ne pourront pas respecter les règles de distanciation.

Concernant le port des masques par les enfants, les avis scientifiques nous ont conduits à prendre les décisions suivantes. Le port du masque est prohibé pour les élèves de maternelle. Il n'est pas recommandé, compte tenu des risques de mauvais usage, à l'école élémentaire, mais le ministère de l'éducation nationale mettra des masques pédiatriques à la disposition des directeurs d'école, pour les cas particuliers – par exemple, pour un enfant qui présenterait des symptômes en cours de journée, le temps que ses parents viennent le chercher.

Enfin, nous fournirons des masques aux collégiens qui peuvent en porter et qui n'auraient pas réussi à s'en procurer, car le port du masque sera obligatoire pour eux.

Un intense travail de préparation doit avoir lieu dans chaque académie, afin que nous puissions préparer cette rentrée très particulière.

Les enfants devront pouvoir suivre une scolarité, soit au sein de leur établissement scolaire, dans la limite de quinze élèves par classe, soit chez eux, grâce à un enseignement à distance qui restera gratuit, soit en étude si les locaux scolaires le permettent ou dans des locaux périscolaires mis à disposition par les collectivités territoriales, si elles le souhaitent, pour des activités sportives, culturelles, civiques ou liées à la santé.

J'ai admiré la mobilisation des fonctionnaires de l'éducation nationale pendant le confinement, le dévouement des milliers d'enseignants qui se sont impliqués pour accueillir les enfants de soignants – lesquels resteront accueillis bien entendu – , l'ingéniosité de tous ceux qui ont réinventé leur méthode d'enseignement pour offrir à leurs élèves des modalités originales d'enseignement à distance.

Nous avons tous, autour de nous, des exemples extraordinaires d'inventivité, d'engagement, d'imagination, pour maintenir le lien essentiel entre le maître et l'élève, en dépit du confinement.

Je veux laisser le maximum de souplesse aux acteurs de terrain en la matière. C'est ainsi que les directeurs d'école, les parents d'élève, les collectivités locales trouveront ensemble, avec pragmatisme, les meilleures solutions. Nous les soutiendrons et je leur fais confiance.

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