Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du mardi 28 avril 2020 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à la stratégie nationale du plan de déconfinement dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de covid-19 suivie d'un débat et d'un vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Beaucoup de salariés n'auront pas ce choix, ce qui peut conduire à renforcer l'idée d'un deux poids, deux mesures, à culpabiliser les parents et à creuser un peu plus les inégalités sociales et scolaires que cette crise a aiguisées. Malgré toute la bonne volonté et l'investissement des enseignants, cette reprise du 11 mai ne sera pas une rentrée. Dès septembre, il faudra engager un plan de rattrapage massif, notamment en intégrant dans les futurs programmes ce qui aurait pu être appris pendant cette période, afin de ne pas entériner les inégalités scolaires.

Il faut aussi sortir du flou sur les points les plus essentiels d'un plan de déconfinement. L'État doit garantir le droit au masque gratuit pour toute la population avant de le rendre obligatoire, par exemple, dans les transports en commun. À cet égard, j'ai une pensée pour les usagers de ma circonscription qui empruntent la ligne 13 du métro, rebaptisée « la ligne de l'enfer ».

Il faut aussi mettre massivement et régulièrement des tests à la disposition de la population afin de permettre le suivi des personnes testées positives aux Covid-19. Quant à la reprise de l'activité dans une entreprise, elle doit être soumise à l'expertise et à l'approbation de son comité économique et social.

Dans ces conditions, nous serions disponibles pour écouter les variations du Président de la République autour de la France d'après, déclarations qui ont été immédiatement contredites par vos premières décisions.

Le pays applaudit chaque soir ses soignants, ses ambulanciers, ses pompiers. Dans la perspective de la France d'après, il aurait fallu octroyer enfin et durablement, dès votre projet de loi de finances rectificative, les moyens dont l'hôpital public a tant besoin pour que son bon fonctionnement ne repose plus sur le seul dévouement exceptionnel de ses personnels.

Certains découvrent soudain la France des invisibles, ces salariés qui nous ravitaillent, nous transportent et collectent nos déchets, faisant ainsi tenir le pays debout. Pour construire la France d'après, il faudrait déjà contraindre les entreprises qui chipotent et rechignent à verser la prime promise aux salariés de la seconde ligne.

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