Intervention de Damien Abad

Séance en hémicycle du mardi 28 avril 2020 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à la stratégie nationale du plan de déconfinement dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de covid-19 suivie d'un débat et d'un vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDamien Abad :

Quant au traçage numérique, compte tenu des interrogations qu'il suscite au regard des libertés publiques et individuelles et des doutes qui existent sur sa faisabilité pratique, nous saluons votre décision de lui consacrer finalement un débat et un vote spécifiques.

S'agissant du plan de déconfinement lui-même – nous avons écouté attentivement votre déclaration – , nous craignons qu'il se traduise par un déconfinement low cost et que sa mise en oeuvre opérationnelle soit particulièrement difficile.

Nous alertons notamment sur le risque d'un déconfinement à protection variable. Permettez-moi de revenir un instant sur les masques et les tests. Le port obligatoire du masque dans les transports en commun constitue certes une avancée, mais il reste une exception dans la sphère publique, où la recommandation continue de l'emporter sur l'obligation.

En ce qui concerne les tests, j'ai bien noté quel était l'objectif, mais comment ferez-vous pour l'atteindre compte tenu des difficultés qui existent en France dans le déploiement d'une stratégie massive de dépistage ?

Nous soulignons aussi le risque d'un déconfinement parcellaire et reporté. Je pense aux cafés, aux hôtels et aux restaurants, mais aussi à ce que vous venez de déclarer sur les écoles et l'application numérique StopCovid.

Nous avons compris, en vous écoutant, que le déconfinement ne serait pas le 11 mai : il sera plutôt le 11, mais… avec de nombreuses contraintes ! Quand il ne sera pas tout simplement reporté au 2 juin.

Nous identifions quatre failles importantes dans le plan de déconfinement du Gouvernement. Elles concernent les protections, les écoles, la sécurité et l'économie.

En ce qui concerne les protections, masques et tests doivent être au coeur de la stratégie de déconfinement. Le manque criant de masques, de tests et de lits de réanimation restera une tache indélébile, un triste symbole de la gestion souvent chaotique de l'épidémie. Cette pénurie d'équipements aura malheureusement conduit à des injonctions contradictoires, notamment à propos de l'efficacité du port du masque. Les députés du groupe Les Républicains exigent que celui-ci soit rendu obligatoire au moins dans les transports publics, mais aussi dans les grandes surfaces, voire dans l'espace public.

S'agissant des tests, nous plaidons depuis le début pour une stratégie de dépistage massif et systématique. En Allemagne, il y a cinq fois plus de tests que chez nous, et cinq fois moins de morts.

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