Intervention de Annie Genevard

Séance en hémicycle du mardi 28 avril 2020 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à la stratégie nationale du plan de déconfinement dans le cadre de la lutte contre l'épidémie de covid-19 suivie d'un débat et d'un vote

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Genevard, présidente :

Monsieur le Premier ministre, de toutes les mesures que vous avez annoncées, l'une concentre plus particulièrement l'attention de nos concitoyens : le déconfinement scolaire. Parce qu'il concerne toutes les familles, tous les âges, tous les territoires et que rien ne préoccupe davantage les Français que la santé de leurs enfants, vos préconisations seront examinées à la loupe.

La commission des affaires culturelles et de l'éducation a auditionné le ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, la semaine dernière. Monsieur le ministre, vous avez alors détaillé les grandes lignes du retour à l'école : rentrée pour tous sauf pour les enfants en contact avec des personnes à risque, échelonnée durant trois semaines par groupes de quinze élèves. Quelques jours plus tard, le Président de la République annonçait de son côté un retour à l'école sur la base du volontariat. L'idée d'une rentrée réservée aux élèves en difficulté a également été évoquée. Si l'on ajoute l'avis du conseil scientifique de reporter la rentrée en septembre, la confusion atteint des sommets.

Le résultat ne s'est pas fait attendre : les deux tiers des parents n'enverraient pas au moins un de leurs enfants à l'école. C'est grave car plus de 800 000 élèves ont disparu des radars pédagogiques, malgré le formidable engagement de la plupart des enseignants. L'explication tient à l'éloignement éducatif, social et culturel, des technologies numériques et de l'institution scolaire.

C'est grave parce que le confinement a fait exploser les signalements de maltraitance familiale. C'est grave parce que de nombreux enfants, privés de repas scolaires, ne mangent pas à leur faim. C'est grave parce que les enfants à besoins particuliers sont privés d'école, cette école qui répond à leur handicap et soulage les familles.

Je vous livre le témoignage d'une maman, pour qui l'épreuve de garder ses enfants confinés à la maison n'est rien au regard du maintien à la maison d'un enfant souffrant d'un handicap.

C'est grave parce que de nombreuses familles sont épuisées par les tâches supplémentaires que leur impose le confinement scolaire.

Le déconfinement sera réussi s'il est clair et cohérent. C'est à cette condition que nous pourrons dégager un consensus avec les parents et les enseignants. Nous devons réussir cette étape pour tous les élèves, pas seulement ceux en difficulté, car le confinement les prive de la vie sociale indispensable à leur équilibre. Aucun écran ne remplacera, c'est heureux, la présence attentive d'un maître auprès de ses élèves.

Les députés Les Républicains ont formulé des propositions pour organiser une reprise scolaire obligatoire et progressive en toute sécurité. Dictées par l'impératif de sécurité sanitaire, elles s'inspirent ainsi de la méthode éprouvée en Allemagne avec succès : prise de température systématique, tests hebdomadaires pour le personnel scolaire, …

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