Intervention de Nicolas Dupont-Aignan

Réunion du mercredi 4 mars 2020 à 16h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaNicolas Dupont-Aignan :

J'ai lu avec étonnement – pour ne pas dire effarement – votre communiqué du 28 février, où vous exprimez à votre homologue la « solidarité de la France avec la Turquie », où vous réitérez l'appel de la France au régime syrien et à la Russie. Comme mes collègues, je suis effaré, parce que la Turquie a rompu l'accord de Sotchi. La Turquie a eu une attitude pour le moins ambiguë à l'égard des terroristes – les membres d'Al-Qaïda et les autres – qui ont tué à Paris. Elle s'était engagée à séparer les terroristes des rebelles syriens, qui mènent un combat qu'on peut juger légitime contre el-Assad. À force de laisser planer l'ambiguïté, on se trompe de combat. Qui a massacré les Kurdes ? Curieusement, on l'oublie, alors que ce n'est pas si vieux. Sans méconnaître les efforts que vous accomplissez sur ce dossier, je vous pose la question : qui déstabilise la Libye en y envoyant des armes, si ce n'est la Turquie ? Qui, à présent, instrumentalise la misère humaine et réalise un chantage scandaleux, en poussant des misérables face à nos amis grecs ? J'ai le sentiment que la diplomatie française est faible, qu'elle pratique toujours le deux poids, deux mesures, et que cette faiblesse explique l'arrogance d'Erdogan, qui n'est jamais bloqué. En politique étrangère, on ne peut pas poursuivre deux objectifs en même temps. Winston Churchill nous a appris qu'on ne peut pas combattre simultanément Hitler et Staline. On ne peut pas, d'un côté, se lamenter de l'attitude d'el-Assad et, de l'autre, récriminer contre Erdogan : il faut choisir, monsieur le ministre. La diplomatie française choisit… en ne choisissant pas.

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