Intervention de Marielle de Sarnez

Réunion du mercredi 15 avril 2020 à 15h00
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente :

Madame la secrétaire d'État, nous vous remercions de participer à cette visioconférence, diffusée en direct sur le site internet de l'Assemblée nationale. Nous avons beaucoup de questions à vous poser, dont une majeure : celle de la coopération et de la solidarité en Europe. Notre continent est malheureusement le plus touché par la pandémie, avec 782 391 contaminations recensées et 74 671 décès. Nous pensons aux familles endeuillées.

La question de la solidarité et de la coopération entre pays européens s'est posée dès le début de la crise, et continue de se poser. Bien sûr, il y a eu des gestes de solidarité avec, par exemple, le transfert de patients en Allemagne, au Luxembourg en Autriche, en République tchèque, en Suisse et aux Pays-Bas – que ces pays en soient remerciés. Mais les opinions publiques européennes attendent davantage encore de solidarité et de coopération. Si nous voulons rapprocher les peuples européens et leurs dirigeants, nous devons afficher des signes encore plus tangibles de solidarité : coordination durant la crise sanitaire et à la fin du confinement, et construction d'une autonomie stratégique européenne sur les moyen et long termes, absolument vitale en particulier dans le domaine sanitaire.

La solidarité devra également répondre à la crise économique et sociale. L'Europe doit se montrer à la hauteur de l'aggravation de la fracture sociale que nous craignons. Certes, les règles budgétaires et le régime des aides d'État ont été assouplis, un plan d'urgence de 750 milliards d'euros a été déployé par la Banque centrale européenne (BCE), un fonds de soutien économique a mis à disposition près de 540 milliards d'euros, mais il faudra aller plus loin et prévoir un plan et un fonds de relance pour financer ensemble les conséquences économiques et sociales directes de la crise sanitaire.

La solidarité européenne devra aussi s'exprimer à l'égard du continent africain. Nous devrons prendre nos responsabilités : la pandémie est de nature à aggraver les tensions dans les zones de crise ou de guerre, comme au Sahel. Le Président de la République a plaidé pour une annulation de dette massive. Un moratoire pourrait en constituer une première étape. Le G20 devrait s'y pencher dès aujourd'hui.

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