Intervention de Annick Girardin

Réunion du mardi 14 avril 2020 à 17h30
Mission d'information sur l'impact, la gestion et les conséquences dans toutes ses dimensions de l'épidémie de coronavirus-covid 19 en france

Annick Girardin, ministre des outre-mer :

Chacun ici, madame Braun-Pivet, connaît les difficultés de logement, notamment à Mayotte et en Guyane. Nous devons donc identifier les cas de Covid-19 afin d'éviter autant que possible que le virus ne gagne des quartiers « informels » puisque c'est ainsi qu'ils sont désignés. Il faut aussi informer les populations, ce qui n'est pas facile ; cela se fait au moyen d'un véhicule muni de haut-parleurs, le message étant transmis dans les langues maternelles du territoire parcouru. On rappelle les gestes barrières à respecter et l'on donne les informations nécessaires pour lutter contre la propagation du virus. Néanmoins, ceux qui ont visité certaines zones de Mayotte, de Guyane ou d'autres territoires ultramarins savent bien la difficulté de l'exercice.

Les préfets ont, en liaison avec les collectivités compétentes, adopté des solutions d'urgence dans certains quartiers. En Guyane, par exemple, quatorze rampes d'eau ont d'ores et déjà été installées et des bornes fontaines monétiques vont être rendues gratuites à l'entrée desdits quartiers. À Mayotte aussi, quatorze rampes d'eau vont être installées, ainsi que des points d'eau dans les cours des écoles avoisinantes, afin que l'ensemble des habitants des quartiers précaires puissent avoir accès à l'eau. En outre, le président Ferrand l'a évoqué, on distribue des aides, notamment sous la forme de paniers alimentaires.

Quant aux contrôles, oui, il y en a. Gendarmes et policiers circulent dans tous les quartiers, à Mayotte comme en Guyane, et font leur travail. Toutefois, je ne dispose pas ici du nombre exact de contraventions qui ont été dressées.

S'agissant des migrations, en Guyane comme à Mayotte, nous faisons preuve de vigilance sur l'ensemble des frontières. En Guyane, se pose plus particulièrement le problème des fleuves et, à Mayotte, celui des kwassa-kwassa. Nous maintenons notre plus grande vigilance sur ces deux points. Les équipes mobilisées habituellement restent actives, et bénéficient du renfort de l'armée.

Concernant le processus référendaire en Nouvelle-Calédonie, les services de l'État travaillent d'arrache-pied à la poursuite des opérations de préparation du référendum. À ce jour, la consultation reste fixée au 6 septembre prochain, et l'ensemble des services semblent en mesure de tenir cette échéance au prix d'un glissement contrôlé des dates de réunion des commissions administratives spéciales appelées à réviser les listes électorales spéciales.

Monsieur Serva, j'ai bien reçu le courrier de la délégation aux outre-mer, que vous présidez. Comment les produits mis à disposition par le ministère des solidarités et de la santé sont-ils acheminés ? D'abord, les ARS déterminent les besoins de chaque territoire ultramarin. Ensuite, ces besoins sont analysés et hiérarchisés par la cellule de crise du ministère des solidarités et de la santé. Enfin, les médicaments, les équipements – masques, blouses – et les tests sont expédiés, en fonction des priorités préalablement définies, par différents vols programmés par le ministère des solidarités et de la santé. De nombreux parlementaires ayant formulé cette demande, j'ai proposé au ministère des solidarités et de la santé de publier chaque semaine les quantités de masques, tests et autres matériels envoyées dans les territoires d'outre-mer, de sorte que ce soit fait dans la plus grande transparence. Depuis la fin de la semaine dernière, un document récapitulatif est transmis au ministère des outre-mer. Il s'agit d'un acquis important.

Pour ce qui est de la rentrée des classes, des cours et de l'organisation scolaire, je rappelle que c'est Jean-Michel Blanquer, ministre de l'éducation nationale et de la jeunesse, qui est aux manettes. Un plan d'action va être défini avec l'ensemble des recteurs des territoires d'outre-mer, très certainement en liaison avec les élus. Le travail est en cours. Bien entendu, cette rentrée scolaire se fera dans le cadre d'une protection qui devra être organisée dans les territoires ultramarins comme dans l'Hexagone. Je souligne néanmoins que les différentes mesures conseillées par le Conseil scientifique ne visent pas plus particulièrement les écoles.

Ce n'est donc pas moi qui peux vous dire à quel rythme, dans quel ordre et dans quelles conditions la rentrée des classes se fera. Je peux tout au plus vous garantir que les protections demandées seront prises, une fois que les travaux auront été effectués. Je crois qu'il est important que cette rentrée ait lieu, car cela permettra de gommer les différences entre les enfants. Il y a beaucoup de familles modestes dans les territoires ultramarins et, dès lors que les consignes de sécurité auront été passées et les mesures de protection auront été prises, il serait bénéfique que l'école reprenne.

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