Intervention de Christophe Libeau

Réunion du jeudi 6 février 2020 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Christophe Libeau, lieutenant-colonel de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), conseiller technique opérationnel NRBC :

Non, pour l'instant il y a toujours du monde dans les camions, que ce soit chez les officiers, les sous-officiers ou les militaires du rang. Certains pompiers ont déjà été pompiers volontaires ailleurs sur le territoire. C'est une force pour les deux parties, parce qu'ils sont déjà formés et qu'ils ramènent une expérience – statistiquement, ces pompiers civils font plus d'interventions à Paris. Cela migre bien, et quelque part, les cultures se diffusent et se complètent. Nous avons le soutien de nos autorités, je tiens à le dire, sans langue de bois, c'est une réalité. Notre-Dame a accentué un phénomène qui était déjà présent, de la part de la mairie de Paris, qui est notre principal contributeur. Nous sommes d'abord là au titre de la ville de Paris, de la préfecture de police, qui est l'autorité de tutelle, et des autorités militaires, puisque nous dépendons aussi du gouverneur militaire de Paris. Notre unité ne fait pas grève, elle est toujours présente pour secourir les personnes et éteindre les feux. En 2019, nous avons fait 507 000 interventions, dont 3 % de feu, sachant que le petit feu de poubelle compte pour un et que l'incendie de Notre-Dame compte aussi pour un dans la statistique ; sans être du métier, on comprend bien que la gestion est différente.

Le retour d'expérience fait également partie de notre culture, d'abord en interne, et pas uniquement quand les interventions se passent mal ou qu'on identifie des choses qui pourraient être améliorées, mais aussi quand on estime que les interventions sont bien conduites, pour en faire la bonne presse en interne.

Nous travaillons beaucoup le retour d'expérience avec nos partenaires : Engie, Enedis et RTE, parce que nous devons améliorer nos procédures. L'un de nos enjeux est le travail interservices. Il est permanent, il ne date pas d'aujourd'hui, il continue. L'objectif est de faire en sorte que chacun dans son périmètre sache ce qu'il a à faire, avec à peu près les moyens de le faire, même si on peut toujours s'améliorer. L'enjeu est de travailler ensemble, se comprendre, ne pas parler un jargon, pouvoir livrer à l'autorité publique, le préfet en général, une compréhension de la situation, et après, une distribution des rôles. L'enjeu est vraiment très important, et l'on peut continuer à faire des efforts pour progresser.

Il y a des pistes d'amélioration, notamment sur l'entraînement, ce qu'on appelle la préparation opérationnelle, les exercices – qui peuvent être des exercices dits « sur table », sans mettre des gens sur le terrain, et donc sans que cela ne coûte très cher ; c'est juste du temps de cadres, de la disponibilité. Il y a aussi les exercices de terrain pour acculturer nos pompiers à dérouler des tuyaux dans les conditions les plus proches de la réalité. Tout cela va de pair. C'est un effort collectif que nous devons tous mener.

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