Intervention de Christophe Libeau

Réunion du jeudi 6 février 2020 à 9h30
Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques

Christophe Libeau, lieutenant-colonel de la Brigade des sapeurs-pompiers de Paris (BSPP), conseiller technique opérationnel NRBC :

J'évoquais les entraînements interservices. Je vois de nouveau un triptyque. L'éducation des populations est probablement un des piliers du tabouret, et au-delà de l'éducation, l'intégration de la population dans les mesures de secours.

De notre point de vue, très opérationnel, très proche du terrain, la population n'est pas un enfant. La communication de crise ne doit pas prendre les gens pour des enfants. Ils connaissent les choses, ils sont formés. Il y a peut-être des données à remettre d'aplomb. L'enjeu est d'abord de les former, et cela devrait commencer à l'école, avec les gestes de secours aux personnes et les comportements par rapport à tel ou tel type de risque, notamment dans les zones comportant des risques industriels. Formation, mais aussi intégration : les réseaux sociaux sont un outil pour associer la population, à condition qu'ils soient bien orientés et qu'il y ait une vraie mise en association.

En matière de formation, on doit aller vers du plus et du mieux, de l'école au lycée. Cela concerne les petits et ceux qui sont en âge de raisonner et de propager ou non des rumeurs. Une meilleure éducation contribuera à limiter la diffusion de fausses informations.

Le troisième élément du triptyque s'adresse à nous : c'est la formation des cadres, les cadres du secteur privé, les exploitants qui créent le risque industriel, mais aussi les cadres des services publics. Une formation dans des schémas nouveaux, pas dans le schéma de la gestion de crise à l'ancienne, avec la population au garde-à-vous – ça ne marche plus, tous les exemples récents le montrent. Nous devons en tirer collectivement des leçons, et je le dis d'abord pour nous : il faut s'habituer, se préparer à l'inconnu, à l'imprévisible, à ce qui sort du plan. Comment fait-on, avec les recettes et les moyens d'aujourd'hui, pour s'améliorer ? Un processus intellectuel doit être mis en place. Sans doute y a-t-il des organismes d'État qui pourraient prendre la main pour dispenser cette formation. Les universités également. Il y a des choses à faire pour être capable d'affronter ces situations. Je crains que Lubrizol ne devienne un jour la norme. Aujourd'hui ce cas sort des normes, mais peut-être qu'il sera la norme dans quelques années. On doit se préparer à cela.

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