Intervention de Elsa Faucillon

Séance en hémicycle du mardi 12 mai 2020 à 15h00
Questions au gouvernement — Mesures en faveur de la culture

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaElsa Faucillon :

Monsieur le ministre, le confinement se poursuit en grande partie pour le monde de la culture et de la création, profondément sinistré. Nombreux sont celles et ceux qui poussent un cri d'alerte. Pour beaucoup, c'est leur survie qui est en jeu. Ce cri d'alerte est sérieux pour la dignité des actrices et acteurs de la culture, impérieux pour nous toutes et tous, tant la culture est décisive pour nos vies.

Les interpellations ont fini par faire réagir Emmanuel Macron mais, après le show, traduisez donc, monsieur le ministre : le jambon et le fromage évoqués par le Président, c'est quoi exactement ?

Qu'entendez-vous quand vous parlez d'une « année blanche » pour les 122 000 intermittents du spectacle, artistes et techniciens ? S'agit-il uniquement de prolonger des droits ouverts jusqu'en août 2021 ? Dans de nombreux cas, cela n'aboutirait qu'à exclure à cette date les intermittents qui n'auront pas suffisamment travaillé jusque-là. Ce qui est demandé par le secteur, c'est un renouvellement de douze mois tant que le calcul des heures demeure affecté par la crise actuelle.

De plus, combien de mois les artistes auteurs indépendants déclarés devront-ils tenir avec ce qui est annoncé : quatre mois, huit mois, un an ?

Les grands absents de ce discours, ce sont les invisibles : tous ceux qui ne relèvent pas de l'intermittence du spectacle mais du régime général. Bon nombre de ces intermittents de l'emploi travaillent à la mission : saisonniers, extras ou contrats courts, qui traversent cette crise grâce à leur indemnité chômage. Leur capital d'indemnités s'épuise de jour en jour. Beaucoup sont déjà au RSA. Nous demandons que soit gelé le décompte des jours jusqu'au moment où ils pourront reprendre le travail. Ils sont au bord du précipice, non seulement du fait de la crise économique qui s'annonce mais aussi parce que s'appliquera dès septembre le deuxième volet de la réforme de l'assurance chômage, dont le retrait s'impose. Que prévoyez-vous à cet égard ?

Après avoir légitimement dépensé 24 milliards d'euros pour le chômage partiel des salariés à l'emploi stable, pourquoi faire des économies sur le dos des salariés dont l'emploi est discontinu ? Des réponses précises s'imposent. Le risque est réel que notre terre d'arts et de culture entre en phase d'extinction culturelle.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.