Intervention de Pierre-Yves Bournazel

Séance en hémicycle du vendredi 10 novembre 2017 à 9h30
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Recherche et enseignement supérieur

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPierre-Yves Bournazel :

Monsieur le président, madame la ministre, madame et messieurs les rapporteurs, chers collègues, la mission « Recherche et enseignement supérieur » constitue à juste titre l'une des plus importantes missions du budget de l'État. Si l'école est le lieu de l'acquisition des fondamentaux, l'enseignement supérieur doit permettre à chacun de trouver sa voie professionnelle. Pour beaucoup, c'est une promesse, pour certains, moins armés, ce peut être une impasse. L'inégalité d'accès à l'université, le taux de jeunes qui sortent sans diplôme, l'adaptation des formations aux filières d'avenir sont autant de préoccupations majeures pour mener la transformation profonde de notre pays.

La qualité de notre enseignement supérieur et l'excellence de nos chercheurs participent à notre rayonnement intellectuel et à notre attractivité. Plus encore, les progrès de la recherche et l'innovation technologique sont l'une des conditions de notre compétitivité et du retour de notre pays sur le chemin d'une croissance durable, écologiquement soutenable et inclusive.

À ce titre, nous saluons la hausse de 2,6 % des crédits de la mission, portés à 24,5 milliards d'euros pour l'année 2018, soit une hausse de 700 millions par rapport à la loi de finances initiale pour 2017. Cette hausse vient concrétiser les engagements de l'État en faveur de la réussite des étudiants, mais également en faveur des grands projets de recherche, dans le cadre du Grand plan d'investissement. La trajectoire visant à porter les crédits de la mission à hauteur de 28 milliards d'euros à l'horizon 2020 conforte une volonté de changement profond.

Au-delà du renforcement des moyens budgétaires, le groupe Les Constructifs partage la vision du Gouvernement. En septembre dernier, plus de 4 000 lycéens, inscrits sur la plateforme APB et ayant intégralement rempli leur liste de voeux, se trouvaient encore sans affectation. La fin annoncée de ce système est une mesure de bon sens et d'intérêt général. La suppression du tirage au sort dans les filières en tension, procédure la plus injuste qui soit, est également une bonne nouvelle. Néanmoins, je mesure la complexité de la mise en oeuvre de cette réforme, qui repose sur la capacité des universités à développer des dispositifs de prise en charge sur-mesure au plus vite au cours de l'année 2018.

L'accompagnement personnalisé des lycéens représente un autre défi, un défi majeur pour réussir la transformation du système d'orientation français. Nous avons besoin de rendre beaucoup plus concrètes et plus ancrées dans le réel les modalités d'orientation pour que les lycéens se projettent dans la réalité d'un cycle d'études et de ses débouchés. Ce défi, que vous allez relever avec le ministre de l'éducation, va nous obliger collectivement à changer de logiciel.

Je voudrais, par ailleurs, évoquer l'enjeu que représente pour notre pays la constitution d'un grand pôle scientifique de dimension mondiale. C'est l'ambition de Paris-Saclay comme pôle universitaire et de recherche d'excellence. Il y a de quoi être fier de ses 11 000 enseignants-chercheurs, 76 000 étudiants et 400 brevets par an, ce qui représente 20 % du potentiel de recherche français.

Pourtant, en raison de la complexité du rapprochement de la vingtaine d'établissements concernés et des réticences persistantes à se fondre dans un modèle commun, ce pôle n'a toujours pas la visibilité internationale qu'il mérite. Le choix du Président de la République de proposer deux pôles complémentaires, avec, d'un côté l'université Paris-Saclay, et de l'autre, une alliance de grandes écoles, peut être une solution pour sortir de l'impasse.

En outre, la réussite durable de ce pôle scientifique passe également par son désenclavement et son ouverture sur le monde en termes de mobilité. La réalisation dans les délais de la ligne 18 du Grand Paris Express, qui doit relier l'aéroport d'Orly à Versailles et desservir Saclay, s'avère décisive – vous savez que c'est l'un de mes dadas, madame la ministre.

Notre pays est candidat pour accueillir l'Exposition universelle de 2025 sur le site du plateau de Saclay. Ce serait une vitrine exceptionnelle pour la recherche et l'innovation française. Madame la ministre, nous vous faisons confiance pour réussir aussi ce défi.

Le groupe Les Constructifs votera les crédits de la mission « Recherche et enseignement supérieur » et vous souhaite courage et succès.

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