Intervention de Sabine Rubin

Séance en hémicycle du lundi 18 mai 2020 à 16h00
Questions sur le thème : quelles réponses pendant et après la crise du covid-19 pour améliorer la sécurité sanitaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSabine Rubin :

Ma question porte sur les maisons d'enfants à caractère social, dont la situation est particulièrement dramatique. Près de 300 000 enfants font l'objet d'une mesure de protection ou d'un suivi au titre de l'ASE, l'aide sociale à l'enfance ; un certain nombre d'entre eux sont placés en foyer. Or la gestion de la crise du covid-19 y a été rude et a mis en relief le manque d'éducateurs spécialisés et d'effectifs dans ces structures, qui aggrave les tensions et les risques de violences, rend périlleux le respect des gestes barrière, alors qu'il faut assurer l'encadrement de ces mineurs et leur proposer des activités.

Les éducateurs sont en sous-effectifs et décrivent des moments de violence de plus en plus difficiles à gérer : voilà l'alerte que nous adresse une psychologue, membre de l'association SOS Enfants placés. Cette promiscuité est difficilement compatible avec l'impératif de santé publique, notamment dans les sites qui ne disposent pas de jardins extérieurs, alors qu'un protocole sanitaire clairement établi faisait déjà défaut au début du confinement. Bien entendu, l'absence de masques et de produits d'hygiène a entravé le travail des éducateurs.

Les ordonnances de mars ont eu pour effet d'assouplir considérablement les conditions d'accueil des enfants relevant de l'ASE, autorisant un taux d'occupation allant jusqu'à 120 % pour des publics fragiles nécessitant un fort accompagnement. L'insuffisance du nombre d'éducateurs et la nécessité d'alléger l'organisation du travail et de mutualiser les équipes n'ont été compensées que par le formidable élan de générosité de nos concitoyens, dont près de 2 500 se sont portés bénévoles.

Alors que se conjuguent le confinement et l'impératif de reprise de l'activité économique, les inquiétudes sont grandes concernant le respect des règles sanitaires dans ces établissements. Que compte faire le Gouvernement pour améliorer la situation ? Un plan de recrutement et de financement offensif est-il prévu à l'échelle du pays pour aider ces enfants qui sont parmi les plus démunis ?

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