Intervention de Christelle Dubos

Séance en hémicycle du lundi 18 mai 2020 à 16h00
Questions sur les mesures sociales urgentes à prendre face au covid-19

Christelle Dubos, secrétaire d'état auprès du ministre des solidarités et de la santé :

Votre question est vaste, mais la dernière partie, qui porte sur le revenu universel d'activité, est importante. Tout d'abord, je tiens à rappeler que notre système de protection sociale a fonctionné : il y a certes eu des trous dans la raquette, vous l'avez dit, mais nous avons su adapter le système pour les limiter et garantir un filet de sécurité s'adaptant au mieux aux besoins en situation de crise.

Mais nous devons également anticiper ce qui se passera après : c'est la question des minima sociaux, notamment pour les jeunes, que nous avions d'ailleurs anticipée en lançant une réflexion et une concertation au sujet du revenu universel d'activité. Nous entendons, parler çà et là, dans d'autres pays, du revenu de base. C'est notamment le cas en Espagne. En réalité, elle ne souhaite que rendre homogène au niveau national le revenu de solidarité active qui est assuré par les communes et les régions. Mais cela existe déjà en France ! En revanche, se pose pour nous la question des montants et de l'accès des jeunes au dispositif. Sur ces sujets, nous avions engagé une réflexion qui, je l'espère, reprendra rapidement afin que nous puissions faire des propositions à même de répondre à l'ensemble de nos concitoyens.

Vous avez aussi parlé de dignité. Alors que certains parlementaires et présidents de départements défendaient l'inconditionnalité du revenu de base, je considère pour ma part ce principe comme une ligne rouge. L'accompagnement est nécessaire et important : nous devons permettre aux bénéficiaires de se reconstruire, de retrouver une place dans la société, de porter sur eux-mêmes un regard différent, de se dire que ce n'est pas parce qu'ils bénéficient d'un minimum social qu'ils resteront dans cette situation toute leur vie. Dans le cadre de nos réflexions sur le revenu universel d'activité, nous avons donc lié cette prestation avec le service public de l'insertion. Comment pouvons-nous accompagner les bénéficiaires afin de faciliter leur retour dans la société et dans l'emploi ?

Évitons aussi à ces personnes de devoir pousser dix portes différentes : faisons en sorte qu'elles n'aient qu'une porte à pousser et que ce soit la bonne ! Il faut que l'ensemble des acteurs de l'insertion travaillent ensemble, de manière coordonnée, et que les familles ne doivent pas systématiquement rappeler leur histoire ou apporter des pièces complémentaires.

Construisons un système unifié, facilitons la vie de ces Français et favorisons leur accompagnement afin que les différents professionnels de l'insertion, très présents dans cette crise, portent sur eux un regard différent et respectent leur dignité !

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