Intervention de Jacques Maire

Séance en hémicycle du vendredi 10 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Aide publique au développement

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJacques Maire :

Concernant l'aide publique au développement, nous avons connu des années de régression, régulièrement entrecoupées d'années de stagnation. Cette année, cela change, et cela fait du bien.

Au-delà de cette bonne impression, monsieur le ministre, nous ne pouvons pas nous permettre de perdre une année. Hors reprogrammation, certains l'ont dit, la prévision de hausse de 500 millions d'euros sur les trois prochaines années incite à s'interroger sur la fin du quinquennat. C'est un pari audacieux, y compris du point de vue comptable : l'aide publique au développement se calcule en dépenses, en crédits de paiement, de sorte que, si les autorisations d'engagement atteignent 5,5 milliards d'euros en fin de période, elles ne seront pas dépensées ; nous risquons alors de rater la marche de très peu.

Mais là n'est pas ma question principale ; la voici.

Pour atteindre l'objectif des 0,55 %, il faut avoir le soutien de l'opinion publique, au-delà des ONG ; et, pour cela, nous devons nous assurer que l'aide publique française au développement contribue clairement à relever les grands défis auxquels notre pays est confronté : le développement, la santé, mais aussi les migrations ou encore, comme le dit le Président, une éducation qui protège les jeunes de la radicalisation.

Si nous voulons y parvenir, nous ne pouvons pas déléguer toute notre politique à un opérateur, fût-il aussi efficace que l'AFD. Pourtant, si vous avez prévu une hausse de l'aide publique au développement de 5 milliards d'euros sur la période, pour l'instant, nous n'avons guère entendu parler de vos mesures en matière de pilotage et de contrôle, à Paris comme sur le terrain. Or il se trouve que, depuis l'absorption du ministère de la coopération, les équipes compétentes en matière de développement ont quasiment disparu ou sont en voie de disparition.

Monsieur le ministre, pour gagner votre pari, il faut créer, ou plutôt recréer, une véritable expertise et une coordination au niveau central comme sur le terrain. Quelles sont vos orientations en la matière ?

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