Intervention de André Chassaigne

Séance en hémicycle du lundi 18 mai 2020 à 21h30
Débat sur les conséquences de la réforme de l'assurance chômage

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAndré Chassaigne :

Le premier volet de la réforme de l'assurance chômage est entré en vigueur le 1er novembre dernier. Nous nous étions fait l'écho de la prévision évaluant à 450 000 le nombre de personnes qui seraient privées de droits. C'était sans compter les effets de la crise sanitaire, durant laquelle le durcissement des conditions d'accès aux droits, cumulé à l'arrêt des recrutements, expose les travailleurs précaires à un effet de ciseau.

Dès la fin du premier trimestre de cette année, l'emploi salarié avait chuté de 2,3 %, soit une destruction de près de 455 000 emplois. L'emploi intérimaire est particulièrement touché, avec une baisse de 37 % par rapport à 2019, soit près de 300 000 emplois. Or le premier volet de votre réforme pénalise particulièrement les employés précaires. De nombreux salariés de l'hôtellerie, de la restauration, du tourisme, du secteur de l'animation et des arts ou encore de certaines industries attendent toujours des contrats : le taux d'emploi connaît ainsi son plus bas niveau depuis 2009.

Au regard de ces constats, plusieurs questions se posent.

Allez-vous non seulement surseoir à l'application du deuxième volet de la réforme de l'assurance chômage, prévue au 1er septembre 2020, mais également revenir sur le mode de calcul de l'ouverture des droits à l'indemnisation initié par le premier volet ? Il faudrait alors ouvrir des négociations avec les organisations syndicales : vous avez annoncé des discussions, mais encore faut-il qu'elles posent le problème global de l'assurance chômage.

Prendrez-vous en compte la revendication, portée par certains, d'un prolongement exceptionnel de douze mois des droits ouverts, au regard de l'état de l'emploi dû aux conséquences dramatiques de la crise sanitaire sur différents secteurs d'activité ?

Enfin, allez-vous poursuivre l'expérimentation des « territoires zéro chômeur de longue durée » et confirmer l'extension du dispositif à de nouvelles zones, comme vous l'aviez annoncé lors du comité interministériel aux ruralités du 20 février dernier ?

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