Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du lundi 18 mai 2020 à 21h30
Débat sur les conséquences de la réforme de l'assurance chômage

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Monsieur Viry, la question que vous posez est bonne, mais elle est plus large que celle de l'assurance chômage ou de l'indemnisation au sein de l'assurance chômage, même si la question des revenus de nos concitoyens frappés par le chômage est importante.

Celle qui nous est posée est défensive et offensive. Quelle politique d'accompagnement faut-il mener pour contribuer à une relance de l'emploi alors que le risque d'une chute du nombre d'emplois et d'une augmentation du chômage est patent ? Quelles mesures convient-il de prendre ?

J'évoquerai d'abord les mesures relatives à l'action de Pôle emploi, que je vous remercie d'avoir saluée. Je saisis l'occasion qui m'est offerte de répéter que, même pendant le confinement, même en télétravail, les agents de Pôle emploi ont été présents. Ils ont appelé les demandeurs d'emploi, notamment les plus vulnérables, et permis que l'actualisation des dossiers se déroule de façon impeccable – nul n'en a entendu parler car tout cela s'est bien passé, chacun a eu ses droits en temps et en heure, tout a été organisé très rapidement. Nous avions déjà décidé – il va de soi que cette mesure est maintenue – de créer 1 000 postes supplémentaires à Pôle emploi, pour renforcer l'accompagnement des demandeurs d'emploi : dans une crise, le sujet de l'accompagnement prend un relief particulier.

Nous avions prévu aussi que Pôle emploi travaille de façon plus étroite avec les conseils départementaux et les travailleurs sociaux, pour un meilleur accompagnement des plus vulnérables. Hélas, cette mesure reste d'actualité.

D'une façon plus générale, la question de la relance de l'emploi, c'est celle de l'accompagnement des entreprises, afin que celles-ci arbitrent en faveur de l'emploi lorsque cela est possible. C'est l'un des sujets que nous devrons évoquer.

L'assurance chômage est l'un des piliers de notre protection sociale, il n'y a aucun doute là-dessus : notre système était déjà l'un des plus protecteurs d'Europe, et c'est d'autant plus vrai avec les mesures de chômage partiel que nous avons prises. La France est le plus souvent mieux-disante en matière de protection, et nous pouvons en être fiers ; il faut prendre cet aspect en considération. Là encore, c'est un sujet qui sera abordé, au sein d'une discussion globale, avec les partenaires sociaux.

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