Intervention de Raphaël Schellenberger

Séance en hémicycle du mercredi 20 mai 2020 à 15h00
Débat sur l'opportunité d'une quatrième révolution industrielle écologique et numérique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaRaphaël Schellenberger :

Depuis plus de deux mois, notre pays est à l'arrêt et connaît une situation inédite : l'activité économique a quasiment cessé et ne reprend aujourd'hui que partiellement. Nous savons déjà que le produit intérieur brut français devrait reculer de plus de 8 % en 2020 : la France sera alors confrontée à une récession d'une ampleur exceptionnelle.

Pour faire face à cette crise sanitaire devenue économique, une relance ambitieuse sera indispensable. C'est d'ailleurs la voie empruntée par toutes les grandes économies mondiales.

Malheureusement, faute d'efforts en matière de finances publiques ces dernières années, alors que l'économie européenne était pleine croissance, la France doit aujourd'hui dessiner un plan de relance avec une dette publique dépassant déjà 100 % de son PIB. Un courageux plan de réduction des dépenses publiques, tel que celui engagé il y a dix ans par la droite, aurait permis à l'État de se doter des moyens de sa relance économique.

La dette ne doit pas être une facilité lorsque l'économie va bien mais une nécessité quand l'activité est menacée. C'est le cas aujourd'hui ; il nous appartient donc d'agir.

Face à la crise économique, une relance s'impose et l'État devra assumer son rôle stratégique. La dépense devra être efficace. Toute crise porte en elle des occasions de rupture et celle-ci a notamment mis en évidence notre besoin de produire plus en France et en Europe afin de réduire notre dépendance vis-à-vis des économies étrangères dès lors qu'il s'agit de secteurs stratégiques. La pénurie de masques de protection – quoiqu'en disent certains – et la tension dans l'approvisionnement des médicaments constituent assurément les failles les plus visibles.

Les règles de concurrence que s'impose l'Europe ne doivent plus assécher le tissu industriel européen au profit d'acteurs étrangers qui ne se soumettent pas aux mêmes contraintes que nous. Il nous faut, sans plus attendre, instaurer une barrière de compétitivité aux frontières de l'Union européenne avec une taxe écologique à l'importation.

Si la volonté de retrouver des espaces de souveraineté industrielle a émergé avec force sur tous les bancs de cet hémicycle, incluant même ceux de la majorité, il ne suffit pas de la proclamer pour en faire une réalité. Les orientations du ministre puis du président Macron ont, ces dernières années, directement contribué à désindustrialiser nos territoires.

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