Intervention de Brune Poirson

Séance en hémicycle du mercredi 20 mai 2020 à 15h00
Débat sur l'opportunité d'une quatrième révolution industrielle écologique et numérique

Brune Poirson, secrétaire d'état auprès de la ministre de la transition écologique et solidaire :

Votre question est cruciale puisque la quatrième révolution industrielle que nous appelons de nos voeux implique la préservation des ressources naturelles et la limitation des émissions de CO2.. Rien que l'impact climatique de la transition numérique fait froid dans le dos : selon une étude de l'ADEME, l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie, l'empreinte environnementale du numérique représente quasiment 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre – elle n'en représentait encore que 2,5 % en 2013 – , répartie entre les data centers – 25 % à eux seuls – , les infrastructures – 28 % – et les terminaux – 47 %. De plus, 150 000 kilomètres, c'est la distance moyenne parcourue par une donnée. On voit donc bien que nous sommes face à un problème potentiellement gigantesque.

Il y a un absolu découplage entre développement du numérique et préservation de l'environnement et des ressources naturelles. Cela s'explique par la phase d'investissements liée à la transition numérique et en partie par une surconsommation, en particulier dans les pays développés. Alors que l'intensité énergétique du PIB mondial décroît de 1,8 % par an, l'intensité énergétique du secteur numérique augmente de 4 % par an. J'insiste sur le fait que, en ce qui concerne la réduction de l'impact climatique de la transition numérique, les courbes ne se croisent pas… Le rôle de l'économie circulaire pour limiter l'impact environnemental du numérique est donc essentiel. Or la production de terminaux numériques est responsable en très grande partie de ce phénomène et, de plus, contribue très peu à l'emploi en France puisqu'ils sont composés à plus de 90 % de contenus manufacturés fabriqués hors de France. Au contraire…

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