Intervention de Bertrand Bouyx

Séance en hémicycle du mercredi 20 mai 2020 à 15h00
Débat sur la pénurie de médicaments en france

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBertrand Bouyx :

La France connaît depuis plusieurs dizaines d'années des ruptures de stock de médicaments, aussi bien dans le secteur officinal que dans le secteur hospitalier. Ces pénuries sont préjudiciables d'abord aux patients, auxquels elles font courir des risques supplémentaires, au début de leur traitement, comme dans le suivi et la poursuite de celui-ci. Chaque jour, des professionnels de santé, médecins, pharmaciens et infirmiers, passent de nombreuses heures à chercher des thérapies de rechange pour pallier cette insuffisance, qui pèse lourdement sur l'exercice de leur tâche. C'est une perte de temps pour eux et une perte de chances pour leurs patients. Des médicaments essentiels se trouvent ainsi en rupture de stock : je pense à l'insuline pour les diabétiques, aux anti-infectieux, aux corticoïdes, aux anticancéreux, ainsi qu'aux médicaments de l'anesthésie en réanimation, à cause de la crise du covid-19.

La crise sanitaire exacerbe une situation que nous avions largement anticipée, à savoir la dépendance de la France à l'égard de pays tiers pour son approvisionnement en médicaments. Il s'agit donc d'une crise de souveraineté nationale : 80 % des médicaments vendus en Europe contenant des principes actifs sont importés d'Inde ou de Chine.

Mme la ministre Agnès Buzyn avait proposé une feuille de route pour lutter contre les pénuries et améliorer la disponibilité des médicaments en France. Elle prévoyait, sur le plan international, de renforcer la coordination nationale et européenne, en oeuvrant à l'harmonisation des pratiques réglementaires, en proposant des mesures d'incitation financière et fiscale au maintien et à la relocalisation des sites de production et en favorisant une information partagée sur les pénuries entre pays européens.

Face aux délais de livraison, aux ruptures de fournitures, aux défauts de qualité et à la désorganisation de notre système sanitaire dans la gestion des pénuries, que comptez-vous faire, monsieur le secrétaire d'État, pour appliquer ces mesures, pour rendre la France attractive pour l'industrie pharmaceutique et pour lui permettre de redevenir enfin souveraine dans ce domaine essentiel qu'est la disponibilité du médicament ?

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