Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du mercredi 20 mai 2020 à 15h00
Questions sur les décisions relatives à la gestion des stocks de masques

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Monsieur Christophe, vous avez raison de souligner le rôle très important qu'ont joué et que continuent de jouer les collectivités territoriales. L'État les accompagne puisqu'il prend en charge la moitié du coût des masques destinés au grand public, dès lors que ceux-ci répondent aux normes AFNOR. Les collectivités ont fait bien plus et ont pris de nombreuses décisions, que nous avons accompagnées à chaque fois que c'était nécessaire – j'ai ainsi répondu aux demandes téléphoniques de présidents d'exécutif territorial qui avaient besoin d'un coup de main pour importer des masques.

Faut-il décentraliser à l'échelle des mairies, par exemple, la gestion des masques ? J'ai répondu au président Lagarde tout à l'heure : dès lors qu'un responsable de l'État a considéré que la gestion des masques FFP2 devait être décentralisée, le stock d'État s'est évanoui et la gestion de ces produits est devenue très compliquée. De même, au moment où un décret de réquisition de masques a été pris, nous nous sommes aperçus qu'il existait plusieurs petits stocks dans des organismes de l'État ou dans des entreprises, que l'on a pu distribuer aux soignants.

Je peux en témoigner sans faire de provocation, le pilotage des stocks de masques est déjà complexe lorsqu'elle est centralisée ; je ne suis donc pas convaincu de la pertinence de sa décentralisation. En revanche, nous pourrions doter les CIRE – les cellules d'intervention en région de Santé publique France – , placées auprès des ARS– les agences régionales de santé – , de moyens de protection décentralisés, articulés avec une gestion et un pilotage nationaux destinés à vérifier que tout est en ordre et que les stocks de masques et autres matériels de protection ne sont pas périmés. Ce sujet s'intégrera dans la réflexion globale que je mènerai avec l'ensemble des acteurs, après la crise sanitaire, pour nous prémunir d'une autre et nous préparer encore davantage que nous l'étions pour celle-ci.

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