Intervention de Marielle de Sarnez

Séance en hémicycle du mardi 2 juin 2020 à 15h00
Accord de coopération avec l'inde sur le trafic illicite de stupéfiants — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarielle de Sarnez, présidente de la commission des affaires étrangères :

Nous sommes réunis aujourd'hui pour examiner une convention visant à renforcer notre coopération avec l'Inde en matière de lutte contre la consommation et le trafic illicite de stupéfiants et de précurseurs chimiques. Je salue l'excellent travail de fond de notre rapporteure Valérie Thomas, que je remercie.

Cet accord est le premier accord bilatéral franco-indien que notre assemblée étudie depuis le début de la législature. Il revêt une importance particulière compte tenu de ce que l'Inde représente, puissance démographique et économique majeure, pivot de cette aire géostratégique qu'est la zone indo-pacifique, vous l'avez rappelé, monsieur le secrétaire d'État. Nous partageons avec l'Inde des valeurs communes, celles de la défense du multilatéralisme dans les instances internationales et de la démocratie. Cet accord ajoute une pierre à l'édifice de la coopération franco-indienne. Il renforce le partenariat entre nos deux pays en matière de lutte contre le terrorisme international, dont le trafic de drogue est l'une des principales sources de financement.

Comme notre rapporteure l'a fort bien rappelé, cette convention propose une stratégie globale pour mieux lutter contre les trafics illicites de drogues et de précurseurs chimiques, mieux prévenir les risques liés à la consommation et aux addictions et réaffirmer la nécessité de mettre fin au trafic de médicaments et à la fraude médicamenteuse, qui sont aujourd'hui des enjeux sécuritaires et sanitaires majeurs, voire vitaux. Une des grandes leçons que nous devrons tirer de la crise liée à la pandémie de covid-19 sera aussi de ne pas oublier que 80 % des matières premières des médicaments sont produits en Asie, principalement en Inde et en Chine. Sur cette grande question, la France et l'Europe doivent agir de façon à retrouver leur indépendance sanitaire.

La question de la gestion de la crise sanitaire et de ses conséquences économiques, sociales, humanitaires se pose avec une particulière acuité en Inde. Des millions d'Indiens, migrants de l'intérieur, « travailleurs invisibles », ont connu, du fait du confinement, une chute brutale de leurs revenus et se retrouvent aujourd'hui dans la plus grande pauvreté. La question de la sécurité alimentaire y est désormais centrale.

Pendant la pandémie, les difficultés liées aux revendications d'une partie de la population face à la loi sur la nationalité, à la situation au Jammu-et-Cachemire ou encore aux tensions avec la Chine n'ont pas cessé. Ceci doit nous rappeler plus que jamais à notre devoir collectif : la crise que nous vivons nous oblige à trouver les voies d'une plus grande coopération et d'une plus grande solidarité. Il n'y pas d'autre issue.

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