Intervention de Martine Wonner

Séance en hémicycle du jeudi 4 juin 2020 à 9h00
Nécessité d'une bifurcation écologique et solidaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMartine Wonner :

Le monde que nous connaissons et que vous critiquez – à juste titre – souffre d'un mal profond, celui de l'inaction. Alors agissons concrètement pour arriver à ces jours heureux. Des priorités doivent être fixées pour envisager avec sérieux un avenir meilleur pour les générations futures. Ainsi, nous ne choisirons jamais la voie de l'alarmisme et du catastrophisme, mais bien celle de la raison et de la rigueur dans notre programme.

Nous avons perçu dans la proposition de résolution une volonté évidente de développer l'économie circulaire, ce qui impose que notre pacte socio-écologique soit réaliste. Comme le soulignent les députés signataires de la résolution, il est difficile d'entrevoir un monde totalement renouvelé en restant indéfiniment dans des schémas de consommation dépassés. Aussi souhaitons-nous aborder ce nouveau modèle, sans pour autant détruire systématiquement les réussites que nous avons déjà accomplies. Notre priorité est d'inscrire dans la Constitution la préservation du climat et de la biodiversité, afin de protéger au mieux la nature sans laquelle notre civilisation est vouée à sa propre destruction.

Or, le développement durable passe avant tout par une dynamisation écologique des territoires, afin de financer plus simplement les projets solidaires d'avenir, en évitant une centralisation à outrance qui efface les réalités locales, lesquelles sont pourtant primordiales. Ainsi, nous devons organiser la résilience alimentaire et agricole de nos territoires, pour que ceux-ci ne soient plus à la solde d'une industrie agroalimentaire meurtrière. Nous proposons donc plusieurs mesures concrètes allant dans ce sens. Nous savons que les agriculteurs souffrent du système de la grande distribution : incitons-les à développer la vente directe dans les lieux de récolte ; adaptons notre manière de consommer, en promouvant le développement des plateformes internet de commande locale. Il est aussi souhaitable de financer au plus vite les commerces de vente en vrac, qui réduisent les déchets et dont les produits sont issus de l'agriculture biologique. Pour y parvenir, nous demandons l'instauration d'une prime à l'ouverture pour les commerçants qui se lancent dans de tels projets. D'autre part, la promotion et le financement de l'écotourisme régional doivent prendre une large part à cette quête de relocalisation de nos économies. Rendons donc nos régions attractives en proposant des pass culture et patrimoine pendant la période estivale, afin d'attirer des touristes de proximité.

Ces propositions écologiques s'inscrivent donc dans une démarche transversale, sans laquelle nous ne pourrons atteindre des objectifs notables dans des délais serrés. En outre, la démocratie et l'humain doivent appartenir au coeur de nos préoccupations. Pour atteindre les beaux jours de demain et les objectifs de développement durable de l'agenda 2030, auquel la France a souscrit et pour lequel elle s'est fixé une feuille de route en septembre dernier, la meilleure solution consiste à travailler concrètement à l'exécution des plans déjà élaborés, longuement débattus, qu'il ne convient pas de réinventer une fois encore, mais bien de faire enfin aboutir.

La proposition de résolution est donc très intéressante par son fond et son objectif principal. Cependant, nous nous efforcerons de soutenir une ligne pragmatique et en phase avec les réalités que nous connaissons. Notre groupe s'abstiendra donc.

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