Intervention de Albane Gaillot

Séance en hémicycle du lundi 8 juin 2020 à 21h30
Débat sur la gestion des masques entre 2017 et 2020

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlbane Gaillot :

Faute d'avoir été anticipée, la constitution des stocks a été menée dans l'urgence. Les entreprises françaises auxquelles on avait enjoint de se lancer dans la production de masques au plus fort de la crise peinent déjà à trouver des acheteurs. Elles ont été plus de 400 à breveter des masques et à investir pour répondre à la demande de nos concitoyens. Or des stocks entiers de masques grand public en tissu, fabriqués dans les usines françaises, ne sont pas vendus car la demande ne suit pas. Pourquoi ? Parce que les Français auraient plus confiance ou préfèrent utiliser les masques chirurgicaux à usage unique venant d'Asie ?

Cela pose deux problèmes. Le premier tient au sentiment d'abandon qu'éprouvent les entreprises du textile par les pouvoirs publics. On les comprend lorsqu'on sait que l'État passait il y a quelques semaines encore une commande de 10 millions de masques en tissu au Vietnam, sans compter les 2 milliards de masques commandés à la Chine ces dernières semaines, selon Santé publique France.

Ce n'était pourtant pas faute de faire preuve d'inventivité. Dans ma circonscription, à Cachan, l'entreprise Chantelle est, en quelques semaines, parvenue à changer complètement son processus de production pour passer des soutiens-gorge aux masques.

Le second problème est que la vente massive de masques chirurgicaux importés d'Asie se traduit par une nouvelle source de pollution. Ils jonchent désormais les trottoirs, remplissent les caniveaux et sont jetés au hasard dans les poubelles ; c'est dramatique. Au même titre qu'une serviette hygiénique ou qu'un sac plastique, un masque chirurgical met, selon l'association de défense, d'éducation et d'information du consommateur, 450 ans à se désagréger dans la nature. Et, bien sûr, ils ne sont pas recyclables. C'est, vous en conviendrez, une bien drôle de manière d'entrer dans le monde d'après.

Ma question est donc la suivante : que comptez-vous faire, monsieur le ministre, pour mettre un terme à cette situation incompréhensible tant en termes économiques qu'écologiques ?

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