Intervention de Olivier Véran

Séance en hémicycle du lundi 8 juin 2020 à 21h30
Débat sur la gestion des masques entre 2017 et 2020

Olivier Véran, ministre des solidarités et de la santé :

Je vous remercie pour votre question, madame Louwagie, ainsi que pour le rapport que vous avez produit dans le cadre du Printemps de l'évaluation, qui traite de la question de l'EPRUS.

Vous posez une vraie question : faut-il distinguer à nouveau un établissement chargé spécifiquement de la gestion de crise, à côté d'un établissement de santé publique qui s'occupe des politiques, elles aussi très importantes, de prévention et d'information du public ? Après une crise comme celle que nous vivons, je nous vois mal ne rien changer. Le changement étant de toute façon indispensable dans ce type de situation, faisons en sorte qu'il aille dans le bon sens : sans détruire ni condamner, améliorons ce qui peut être amélioré.

J'appelle votre attention sur un point, madame Louwagie, même si je sais que vous connaissez le dossier sur le bout des doigts : en mai 2016, lorsque l'EPRUS a été intégré dans l'ANSP, il n'y avait déjà plus assez de masques FFP2 dans notre pays. Depuis quelques années, il n'y a pas eu de politique d'achat massif de masques chirurgicaux, et les masques se périment tranquillement dans des entrepôts… Pour dire les choses très clairement, je ne crois pas que le basculement de l'EPRUS vers Santé publique France soit responsable de la situation.

En la matière, il convient de faire appel à une veille permanente de plusieurs acteurs, notamment du Parlement, qui doit pouvoir demander des comptes annuellement sur le matériel stratégique dont on peut disposer. Jean-Pierre Door a produit des rapports très intéressants sur la question. Il importe que l'on rende des comptes au Parlement – c'est moi qui vous le dis, bien que membre du Gouvernement – , car une telle veille permanente évitera peut-être un certain ronron dans la gestion des matériels en question.

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