Intervention de Caroline Fiat

Séance en hémicycle du jeudi 18 juin 2020 à 15h00
Loi de programmation pour l'hôpital public et les ehpad — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCaroline Fiat :

Avant-hier, des centaines de milliers de personnes étaient dans la rue. Après des mois de grève et alors que les établissements hospitaliers viennent de se trouver, comme jamais auparavant, sous tension, les soignants, largement soutenus par la population, sont à bout. Depuis trois ans, le Gouvernement reste sourd à leurs demandes, pourtant simples : 300 euros d'augmentation de salaire pour que les personnels paramédicaux cessent d'être sous-payés, l'arrêt de la fermeture des lits et des hôpitaux, des conditions de travail dignes pour qu'ils puissent prendre en charge correctement les patients et les résidents. Des demandes légitimes et d'une simplicité désarmante, qui n'ont pas empêché les soignants d'être copieusement gazés devant les bâtiments de l'Assemblée nationale.

Durant la crise épidémique, sans masques, sans tests, sans lits d'hôpitaux, nous, personnels hospitaliers, avons été utilisés comme de la chair à canon. Les soignants et les malades sont sans doute les plus grandes victimes de la politique du Gouvernement. C'est en effet celui-ci qui, depuis trois ans, oblige l'hôpital à se serrer toujours plus la ceinture afin d'économiser 1 milliard d'euros par an.

Pourtant, dans sa dernière allocution télévisée, Emmanuel Macron n'a rien trouvé de mieux que de s'envoyer des fleurs. Plein d'orgueil et d'autosatisfaction, il s'est dit fier de sa gestion de la crise. Comment peut-on être si déconnecté des réalités ? Il a envoyé en première ligne des soignants, des aides à domicile et des médecins, sans masques, sans protections, avec des sacs poubelles en guise de surblouses, et il s'estime fier ?

Comme lot de consolation : des médailles et toujours les mêmes annonces, spectaculaires mais vides. Le Ségur de la santé, ce « grand plan », oublie, excusez du peu, les personnels paramédicaux et les centres de santé. Il sert avant tout à faire retomber la pression, mais il ne règle pas les problèmes de fond. Un conseil : si vous voulez que la pression retombe, cessez de l'alimenter avec des effets d'annonce !

Le Ségur de la santé, vous n'avez que ça à la bouche ! C'est votre seule réponse. J'imagine la tête du patron de Renault, si vous lui aviez dit, quand il est venu vous voir : « Bonjour monsieur Renault, que voulez-vous ? Des sous ? Attendez, on va faire un Ségur de la voiture. »

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