Intervention de Annie Chapelier

Séance en hémicycle du jeudi 18 juin 2020 à 15h00
Loi de programmation pour l'hôpital public et les ehpad — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAnnie Chapelier :

Nous avons besoin de textes structurants, qui cherchent à refondre le système de santé dans son ensemble. C'est cela que nos soignants réclament, et non des médailles – les soignants du centre hospitalier Alès-Cévennes ont d'ailleurs envoyé au Président de la République une médaille symbolique. Il faut cesser de prendre des mesures à court-terme ou de s'entêter dans des orientations qui ne mènent qu'à l'affaiblissement de l'hôpital public. Notre système de santé a besoin d'autre chose.

Il est reproché à la proposition de loi de ne pas évoquer l'articulation indispensable entre les secteurs public et privé et de ne pas attendre les conclusions du Ségur de la santé. Mais que savons-nous de l'avancée des négociations ? Quelle place y est laissée au législateur ? Quelle place pour le long terme, pour une vision globale de l'avenir de l'hôpital public ? Le Ségur, toujours le Ségur : il est devenu l'alpha et l'oméga de notre système de santé. Comment pouvait-il en être autrement alors que les attentes étaient aussi fortes, depuis tant d'années ? La crise sanitaire, à laquelle les soignants ont payé un lourd tribut, avait néanmoins suscité chez eux un double espoir : celui d'être enfin écoutés et qu'une nouvelle orientation soit donnée à l'hôpital public. Ce n'est plus ce qu'ils ressentent.

Censée tout régler, la concertation a été minée dès le départ par le fait que les personnels paramédicaux et les soignants étaient moins bien représentés que les personnels administratifs ; les réunions à quarante intervenants, dans lesquelles la discussion est impossible, se sont succédé ; la conduite des travaux manque de transparence ; et sur la question des rémunérations et des embauches, les choses sont peu claires. Résultat : les soignants ont battu le pavé avant-hier pour rappeler leurs attentes et leurs besoins.

Alors, la proposition de loi arrive-t-elle trop tôt ? Devons-nous attendre les résultats de la concertation ? Les soignants ne le pensent pas, et nous non plus. Ce texte ne se contente pas d'ouvrir des pistes de réflexion ; il fournit un cadre sensé, à défaut d'être exhaustif.

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