Intervention de Muriel Pénicaud

Séance en hémicycle du jeudi 18 juin 2020 à 21h30
Garantie salaire-formation — Discussion générale

Muriel Pénicaud, ministre du travail :

Notre pays était devenu, pour la première fois de son histoire, la première destination des investissements étrangers. En février, nous disions, dans cet hémicycle, que tous les clignotants étaient au vert. Ce n'est jamais une garantie, mais l'on pouvait raisonnablement espérer atteindre un taux de chômage de 7 % à la fin du quinquennat.

Cette crise n'est donc pas liée à un déficit d'action, ni à des problèmes structurels de la France, qui étaient en train d'être résolus. Totalement exogène, sans origine économique ou sociale, elle a pourtant un impact énorme sur ces domaines. C'est tout le paradoxe, dans notre pays comme ailleurs : c'est la première fois de l'histoire que l'on vit une crise aussi exogène qui a un impact aussi fort. En effet, la récession que nous sommes en train de vivre ne peut se comparer qu'à la Seconde Guerre mondiale. Toutes les crises économiques que nous avons connues depuis étaient de moindre ampleur. Dans ce contexte, quels que soient les efforts consentis pour hâter la reprise, l'économie ne sera pas exactement la même.

Cet événement que nous n'avons pas pu éviter, qui s'est imposé à nous, doit au moins – je vous rejoins là-dessus – servir à quelque chose de positif : l'accélération de la transformation de notre système productif qui doit devenir plus souverain, plus écologique et plus solidaire, conformément au voeu du Président de la République. C'est vers cet objectif, que nous partageons, que doivent être massivement orientés les outils mobilisés dans le cadre du plan de relance que nous allons préparer et discuter dans les semaines à venir. Ces outils, dédiés au développement des compétences et à la formation, sont très nombreux et bien financés : plan d'investissement dans les compétences, compte personnel de formation, FNE-formation – aide à la formation du Fonds national de l'emploi – , dont j'ai augmenté les moyens de 50 millions à 500 millions d'euros dans le cadre de la crise. Tous ces dispositifs doivent être orientés vers la transition écologique et solidaire, et la transformation numérique : c'est ce qui permettra à l'économie de repartir et donc de recréer des emplois. Certains d'entre eux seront les mêmes qu'avant, d'autres seront différents, mais ils représentent la clé du futur.

Pour ce qui est du dialogue social, auquel vous êtes attachés comme moi, je voudrais partager avec vous mon expérience.

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