Intervention de Michel Larive

Séance en hémicycle du mercredi 24 juin 2020 à 15h00
Création de la fonction de directeur d'école — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Larive :

La vôtre aussi, madame la rapporteure.

Ils expriment aussi d'autres revendications : parmi celle-ci, la dénonciation du mépris qu'ils ressentent, de la part du ministre de l'éducation nationale, depuis la loi dite « pour une école de la confiance ». Dernièrement encore, par sa voix et ses relais dans la presse nationale, le ministre stigmatisait les enseignants qu'il taxait de « décrocheurs » pendant la crise du covid-19. Bien sûr, la réalité est tout autre : les professeurs des écoles – instituteurs et institutrices – et tous les autres enseignantes et enseignants ont fait preuve d'un remarquable professionnalisme, dans le respect de leur vocation. Ils ont fait montre d'une créativité à toute épreuve pour pallier les carences de leur tutelle. Ils ont finalement assuré la continuité éducative malgré les épreuves et le lourd tribut qu'ils ont, eux aussi, payé. Pour tout cela, je les remercie vivement, comme un représentant de la nation reconnaissant.

Monsieur le ministre, il aurait été préférable notamment d'être au rendez-vous de vos annonces précipitées, et de livrer les protocoles sanitaires de la rentrée du 22 juin en temps et en heure, pour que tous les acteurs de la communauté éducative puissent se préparer en toute sérénité.

Au lieu de cela, le décret détaillant le protocole sanitaire à mettre en place dans nos écoles a été publié le matin même du 22 juin, jour de la rentrée élargie. Comprenez, chers collègues, l'état d'esprit dans lequel se trouvent les enseignants français qui se demandent s'il y a un pilote dans le vaisseau amiral de l'éducation nationale.

Avec la mise en place du dispositif 2S2C – sport, santé, culture, civisme – , nous avons quelques éléments de réponses. Ici comme dans tous les autres services publics, l'État se défausse sur les collectivités territoriales ou délègue ses attributions à la sphère privée.

Enfin, depuis plus de dix années, le point d'indice des fonctionnaires de l'éducation nationale n'a pas évolué de manière positive au regard de l'inflation. Eux aussi faisaient partie des premiers de corvée, de celles et ceux qui ont affronté la pandémie en première ligne, de celles et ceux qui ont assuré la continuité du fonctionnement de notre vie commune : ils doivent, eux aussi, percevoir les fruits de notre considération. Ils doivent pouvoir bénéficier, enfin, d'une revalorisation de leur rémunération.

Vous avez décidé, dans la continuité de vos prédécesseurs, de calquer le fonctionnement de nos services publics sur celui des entités privées. Un service public, quel qu'il soit, a pour vocation non pas d'être rentable, mais de se trouver tout simplement au service de la population. Sa seule valeur ajoutée est le bien-être des usagers et des fonctionnaires qui le déploient.

Si nous votions aujourd'hui la proposition de loi de Mme Rilhac visant à créer la fonction de directeur d'école, ce sont des postes de managers des écoles que nous créerions. Tous les syndicats ont manifesté leur opposition à la création d'un tel statut, qu'il soit officiel ou déguisé en « emploi fonctionnel ».

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