Intervention de Maxime Minot

Séance en hémicycle du mercredi 24 juin 2020 à 15h00
Création de la fonction de directeur d'école — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMaxime Minot :

Lundi dernier, les directeurs d'école étaient de nouveau en première ligne lorsqu'il a fallu rouvrir plus largement encore les écoles primaires et faire appliquer, à la suite de l'épidémie de covid-19, un protocole sanitaire allégé, d'ailleurs bien souvent intenable. Mais cette profession essentielle, composée de personnels passionnés et de grande qualité, est marquée par un profond malaise. Attirant de moins en moins de candidats, elle est soumise à de nombreuses contradictions. Directeur mais enseignant avant tout, primus inter pares sans pouvoir hiérarchique sur les autres enseignants, il doit assurer le bon fonctionnement de l'école sans bénéficier de l'autonomie nécessaire.

Dans un tel contexte, le statu quo n'est pas souhaitable. En novembre dernier, après le geste tragique d'une directrice d'école, le Gouvernement a paré au plus pressé, mais son action est restée très partielle. Véritable serpent de mer du débat public depuis de nombreuses années, le dossier des directeurs d'école stagne. Il a resurgi à l'occasion de l'examen du projet de loi pour une école de la confiance début 2019, avec l'adoption par le Sénat d'une disposition, supprimée par la commission mixte paritaire, visant à renforcer leurs prérogatives. Aussi le texte qui nous est présenté aujourd'hui, modifié en commission, doit-il permettre d'adapter un métier en pleine mutation et de clarifier les missions et les responsabilités de ceux qui l'exercent.

Reste que la proposition de loi doit encore apporter des garanties sur trois points. Le premier est la formation, au sujet de laquelle j'ai déposé un amendement d'appel. Qu'elle soit initiale ou continue, les besoins en la matière sont importants, et s'ils ne sont pas satisfaits, la réforme engagée ne saurait réussir.

Le deuxième est le coût de l'aide administrative mise à disposition par les communes, qui devra être compensé alors que les finances locales sont exsangues.

Le troisième concerne la date d'application de la réforme : compte tenu du contexte actuel, on voit mal comment elle pourrait entrer en vigueur à la date prévue sans remettre en cause une organisation déjà fragile.

Il est urgent de répondre à l'inquiétude des directeurs quant à la souplesse et à la durabilité du dispositif, qui devra apporter des changements profonds tant la situation est intenable.

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