Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du jeudi 2 juillet 2020 à 9h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2020 — Après l'article 4 (amendements appelés par priorité)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Il y a des titres dont on peut s'honorer et d'autres, non. Sous Emmanuel Macron, la France est ainsi devenue la championne du monde de la rémunération du capital, en raison de différentes réformes que vous avez réalisées : la suppression de l'ISF et la flat tax, notamment. Parallèlement, 400 000 de nos concitoyens sont passés, l'an dernier, sous le seuil de pauvreté, et la situation, en raison de la crise, on le sait, ne peut que s'aggraver. Il y a quelques mois, le préfet de la Seine-Saint-Denis a même déclaré que 15 000 à 20 000 personnes étaient menacées de malnutrition dans le département.

Quel est le rapport, me demanderez-vous ? Eh bien, la richesse produite au plan national obéit au principe des vases communicants : si vous donnez plus aux uns – les plus riches – , vous donnerez moins à ceux qui souffrent les premiers de la crise. Or ce bouclier fiscal qu'est la flat tax a joué, en la matière, un rôle très important, puisque sa mise en place a augmenté de 36 % les dividendes versés. Cette réforme, que vous avez réalisée, non seulement n'a en rien favorisé l'autofinancement des entreprises, mais a même orienté une plus grande part des profits vers la distribution de dividendes. Ainsi, l'argent va toujours aux mêmes, sans aucun effet sur l'économie, conforme à l'intérêt général.

Je connais votre réponse : l'augmentation des dividendes a rapporté, en premier lieu, à l'État. C'est oublier – nous ne faisons que vous le répéter – que l'argent est moins orienté, du coup, vers d'autres sources de revenus pour l'État, comme les honoraires ou les salaires, qui se voient davantage taxés. C'est donc tout sauf rassurant pour les recettes de l'État.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.