Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du lundi 13 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2017 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Car ce que nous payons ici, c'est le prix d'un dumping généralisé qui ne peut pas continuer. On ne peut pas continuer à taxer de moins en moins les entreprises et les capitaux, sachant qu'il y aura toujours un autre État pour proposer des taux encore plus faibles ! C'est une injustice totale !

Parce que nous pensons que ces cadeaux au capital ne créeront pas plus d'emplois qu'ils n'en ont créé depuis trente ans que ce mécanisme est en place, nous proposons que les entreprises concernées paient l'intégralité des 10 milliards dont elles demandent le remboursement, en considération de tous les cadeaux que vous leur avez déjà faits. On pourrait aussi, comme Les Républicains, leur proposer de le faire sur deux ans – 5 milliards par an. On pourrait encore leur rendre 5 milliards comme vous le prévoyez, mais en annulant les cadeaux que vous leur faites au travers du projet de loi de finances – PLF – pour 2018, c'est-à-dire la suppression de l'ISF pour les revenus mobiliers et la flat tax – soit une économie de 5 milliards : ainsi, le coût serait nul !

Monsieur Le Maire, vous avez dit qu'il y aurait des perdants et des gagnants. Je crois moi qu'il n'y a qu'un gagnant à votre politique : l'oligarchie financière, à qui vous vous empressez de rembourser 5 milliards après lui avoir fait 9 milliards de cadeaux supplémentaires – et je ne compte même pas le CICE.

Les perdants, c'est tout le reste de la société, tous les producteurs, tous ceux qui remorquent une cordée de plus en plus lourde, celle de la rente financière qui capte une part toujours croissante de la richesse de ce pays ; tous ces dirigeants de PME, salariés, artisans, agriculteurs qui n'en peuvent plus de supporter le poids des privilèges de la rente financière, que vous accroissez une fois de plus aujourd'hui.

C'est pour cela, mes chers collègues, messieurs les présidents de commission, monsieur le ministre, que nous demandons le rejet préalable de ce projet de loi de finances rectificative.

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