Intervention de Éric Woerth

Séance en hémicycle du lundi 29 juin 2020 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2020 — Présentation

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Woerth, président de la commission des finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire :

Nous voilà réunis pour la troisième fois depuis le début de la crise sanitaire. Plan de sauvegarde, plan de survie, plan d'urgence, plan de redémarrage, plan sectoriel, plan de relance… De quoi parle-t-on exactement ? Il ne s'agit pas uniquement de sémantique ; c'est bien le fond qui est en cause. Autant je comprenais bien le rôle essentiel – l'urgence et la survie – des deux premiers textes, autant je suis sceptique sur le statut du troisième et du futur quatrième plans de relance. Qu'y aura-t-il dans le quatrième que nous n'aurions pas pu introduire dans le PLFR 3 ? Ce troisième texte tient-il à la charge de travail de l'administration ou à la nécessité de mieux négocier avec les acteurs économiques et de vous concerter avec eux ? Je l'ignore. D'ailleurs, monsieur le ministre de l'économie et des finances, votre discours était un discours de relance : en somme, vous avez un discours d'avance.

Nous voilà donc dans une situation faite d'hésitations et d'entre-deux. Nous avons un peu de mal à suivre le GPS des plans de survie et de relance. Que voulons-nous faire collectivement ? Il me semble que, sur tous ces bancs, nous cherchons la même chose, ce qui est déjà beaucoup : nous voulons relancer puissamment notre économie en appuyant sur deux pédales d'accélérateur – ce qui est certes une conduite un peu sportive. La première nous permet d'augmenter le rythme de la reprise plus rapidement que son cours naturel, la seconde de profiter de la période pour transformer plus vite nos modes de production. La France a besoin d'une vision plus claire, plus stable, pour créer la croissance nécessaire et rassurer une population plus inquiète que jamais pour son avenir.

Était-ce trop tôt, au mois de juillet, pour présenter un plan de relance complet ? Je ne le crois pas. Je pense réellement que la France a besoin d'un tel plan, clair et complet – et non d'une addition de plans sectoriels – , condition de la reprise économique et du retour de la fameuse confiance.

Monsieur le ministre de l'action et des comptes publics, il est vrai, comme vous le dites souvent, qu'aucun gouvernement n'a fait ce que fait celui auquel vous appartenez. Il est aussi vrai qu'aucun autre gouvernement n'a eu à connaître une récession de 11 % du PIB, un déficit public de 11 % et peut-être un taux de chômage de 11 %. Trois fois onze font trente-trois, comme l'âge du Christ à sa mort : j'espère que la résurrection de notre économie sera au bout du chemin, voire que nous parviendrons à changer le monde…

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