Intervention de Jean-Louis Bricout

Séance en hémicycle du lundi 29 juin 2020 à 16h00
Projet de loi de finances rectificative pour 2020 — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Louis Bricout :

Je formulerai d'abord un constat. Dans son étude de juin 2020 sur les perspectives économiques, l'OCDE s'attend d'ores et déjà à ce que la France connaisse la deuxième récession la plus importante au monde, qu'il y ait ou non une seconde vague épidémique. Le FMI a d'ailleurs confirmé ces prévisions, qui sont pour le moins alarmantes. On nous annonce que le PIB ne devrait retrouver son niveau d'avant-crise qu'à partir de la mi-mai 2022, après avoir connu une chute de plus de 10 % ; que le taux de chômage risque de dépasser les 11 % ; que les investissements des entreprises devraient baisser de 23 % ; et que le taux d'épargne devrait, lui, s'établir au niveau historique de 22 %, ce qui représente 100 milliards, et qui en dit long sur le degré de sérénité et de confiance des Français.

Sur la base de ce constat, le groupe Socialistes et apparentés soutiendra donc cette motion de rejet préalable. En effet, le collectif budgétaire qui nous est présenté ne nous semble pas à la hauteur des enjeux, et ne contient en aucune façon une réelle stratégie de relance. J'estime que nous perdons trop de temps et que, comme cela a été rappelé par certains collègues, vous demeurez au milieu du gué au moment de traiter l'urgence. Pourtant, il est l'heure d'une véritable vision du monde d'après et d'une véritable stratégie de relance, avec les crédits d'investissement qui vont avec, par exemple dans les domaines de l'eau ou de la rénovation des logements, que M. Mélenchon a évoqués.

Comme l'a dit le président de la commission des finances, ce texte est en parfait décalage avec l'urgence de la situation et les perspectives d'avenir. Par ailleurs, l'article 18, qui devrait susciter d'importants débats, en dit long sur la clarté de vos dispositions. Comment pouvez-vous en être à ce point étonnés, étant donné qu'il est amendé par beaucoup au sein de votre majorité et qu'il s'agit de mesures sectorielles : cela suscite automatiquement des débats et tout le monde veut en rajouter. J'ajoute que vous avec choisi le chiffre d'affaires comme critère d'éligibilité, ce qui crée un énorme effet de seuil.

Pour ces différentes raisons, nous soutiendrons donc cette motion de rejet.

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