Intervention de Laurent Garcia

Séance en hémicycle du lundi 13 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaLaurent Garcia :

L'éducation, c'est la famille qui la donne, l'instruction, c'est l'État qui la doit, nous a appris Victor Hugo. Votre action, monsieur le ministre, a déjà marqué de son empreinte ce début de mandature et les premiers pas du Gouvernement. Les actions entreprises sont déjà nombreuses et emblématiques. Votre personnalité est installée auprès des Français : vous êtes connu et reconnu, ce qui vous confère confiance et autorité pour mener à bien les réformes attendues par le monde scolaire.

Les premières décisions, dès votre arrivée, ont marqué une rupture avec les politiques précédentes, et cette rupture est particulière puisqu'elle consiste justement en une non-rupture. En effet, vous avez souhaité d'emblée faire passer le message qu'en matière d'éducation il fallait, dans le contexte actuel, rechercher les décisions les plus consensuelles possibles pour créer un véritable élan. C'est une voie juste, car s'il est bien un sujet sur lequel toute la nation doit se rassembler et se retrouver, c'est l'éducation de nos enfants.

Nous discutons aujourd'hui des crédits accordés à votre ministère et aux actions qu'il entreprend. Il faut souligner la hausse importante du budget, comme le Président de la République s'y était engagé pendant sa campagne. C'est de bon augure, et nous tenons à le saluer. Il est heureux de constater que le budget de votre ministère reste le premier de l'État.

Depuis six mois, vous avez lancé plusieurs initiatives que nous soutenons et qui répondent à plusieurs des attentes essentielles de l'éducation nationale. La justice sociale s'exprime en effet avec le dédoublement des classes de CP en REP+ pour offrir les meilleures conditions d'apprentissage aux plus jeunes enfants dès l'entrée à l'école élémentaire. Nous savons que cette période scolaire est primordiale, et il est absolument nécessaire d'étendre la mesure progressivement à toutes les classes de CP. Nous vous accompagnerons avec force et vigueur, car cette mesure sera un très grand acquis pour notre nation.

Le dispositif « Devoirs faits » à destination des collèges propose une aide aux devoirs au sein de l'établissement scolaire avec un suivi assuré par les personnels enseignants et associatifs. L'assouplissement des rythmes scolaires permettra de donner davantage d'autonomie aux établissements pour adopter l'organisation qui leur convient le mieux.

Monsieur le ministre, nous saluons également l'effort entrepris avec le ministère de la culture pour relancer l'éducation artistique et culturelle. Bien d'autres chantiers sont annoncés, dans le secondaire notamment, avec la réforme du baccalauréat ou l'orientation vers le supérieur, et il nous paraît important que la représentation nationale soit associée étroitement à ces travaux.

Il nous semble également nécessaire, comme ce fut l'objet de notre demande en commission élargie, que le Gouvernement, comme le Parlement et particulièrement la majorité présidentielle, puissent travailler à la mise en place d'une évaluation poussée, dès la promulgation des lois, avec des objectifs précis qui s'appuient sur des indicateurs techniques et temporels clairs. Le but n'est évidemment pas d'alourdir les dispositifs, mais bien d'analyser, de comparer, bref d'acquérir une connaissance fine permettant des réajustements réguliers. C'est une nouvelle manière de procéder non ancrée dans nos pratiques qui devrait pourtant, à notre sens, être davantage utilisée.

Nous notons en outre la hausse conséquente des crédits du programme 230 « Vie de l'élève » qui touche à la fois aux questions de santé scolaire et d'inclusion scolaire des élèves en situation de handicap. Il y a là un effort salutaire de rattrapage amorcé pour nos établissements. La pérennisation des accompagnants des élèves en situation de handicap comme du personnel de santé est nécessaire pour assurer un suivi de qualité. De même, puisque vous nous l'avez confirmé en commission élargie, nous vous suivons dans la création de nouvelles ULIS.

Monsieur le ministre, les urgences sont nombreuses en matière d'éducation, nous en avons conscience. Le budget que vous présentez est une étape importante sur cette voie. Dans les années à venir, il faudra faire davantage pour le monde enseignant. Pour améliorer ses conditions de travail, nous devons lui proposer plus de liberté et de souplesse, ainsi que la possibilité de se former plus régulièrement.

Enfin, vous souhaitez ouvrir l'enseignement aux connaissances que nous apportent la science et les découvertes d'aujourd'hui. Le numérique comme les neurosciences nous proposent des éléments utiles à la compréhension du fonctionnement du cerveau chez l'enfant, en particulier le plus jeune.

Pour conclure et, si j'ose dire, boucler la boucle, je citerai à nouveau Victor Hugo, cette fois avec la paronomase des conjurés d'Hernani qui étaient dans les ténèbres et aspiraient à la lumière, et dont le mot de passe était « ad augusta per angusta » – vers les sommets par des chemins étroits. Eh bien, sur ces chemins vers les sommets que représente l'accompagnement des élèves vers la réussite, soyez persuadé, monsieur le ministre, que les députés du groupe MODEM seront à vos côtés et donc voteront les crédits de cette mission.

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