Intervention de Stéphane Peu

Séance en hémicycle du lundi 13 novembre 2017 à 15h00
Projet de loi de programmation des finances publiques pour les années 2018 à 2022 - projet de loi de finances pour 2018 — Enseignement scolaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaStéphane Peu :

Monsieur le ministre, la Seine-Saint-Denis est le département de métropole le plus jeune mais aussi celui où le revenu médian est le plus faible, où la proportion d'enfants vivant dans une famille monoparentale est la plus importante et où le taux d'enfants vivant en dessous du seuil de pauvreté est le plus élevé.

Cette situation explique sans nul doute le profond attachement des parents à l'école comme creuset d'intégration et de promotion sociale car c'est dans les milieux modestes et au sein des familles populaires que les attentes en matière d'éducation sont les plus fortes.

Or c'est précisément en Seine-Saint-Denis que la République manque le plus à sa promesse. Comme nous le confiait un expert auditionné la semaine dernière par la mission d'évaluation de l'action de l'État dans l'exercice de ses missions régaliennes en Seine-Saint-Denis, « l'établissement le moins bien doté de Paris l'est toujours plus que l'établissement le mieux doté de la Seine-Saint-Denis. »

Ce constat est malheureusement ancien et confirmé par les données transmises par le ministère de l'éducation nationale lui-même. Ainsi la Seine-Saint-Denis a le plus faible taux de scolarisation des enfants de deux ans. C'est le département où l'ancienneté des enseignants est la plus faible ; celui qui compte le nombre le plus élevé d'enseignants contractuels – 400 pour le seul enseignement élémentaire en ce début d'année scolaire.

Le concours supplémentaire de l'académie de Créteil sera-t-il reconduit en 2018 afin de limiter le recours aux contractuels ? Vous qui êtes attaché à la formation des maîtres, que comptez-vous faire pour combler le manque de formateurs à l'École supérieure du professorat et de l'éducation de Livry-Gargan ?

Presque vingt ans après le plan de rattrapage de l'éducation nationale en Seine-Saint-Denis, tous les clignotants sont au rouge. Comptez-vous élaborer avec les acteurs de ce département un plan d'avenir ? Nous sommes le département le plus jeune et aussi un des plus peuplés de France. On ne pourra pas construire l'avenir de ce pays en faisant une croix sur ce département prometteur.

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