Intervention de Philippe Vigier

Séance en hémicycle du mercredi 15 juillet 2020 à 15h00
Déclaration de politique générale du gouvernement débat et vote sur cette déclaration

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPhilippe Vigier :

Quel est le sens de ce nouveau chemin que vous nous proposez, monsieur le Premier ministre ? S'éloignera-t-il de Paris pour sillonner les territoires de France, les entrailles du pays ? Allez-vous vous imprégner des attentes de ceux qui y vivent, vous nourrir de leurs expériences et répondre enfin à leurs colères et à leurs espérances, bref leur redonner confiance ? Telles sont les questions que se pose le groupe Libertés et territoires.

La France a souffert : comme le monde entier, elle vient d'être frappée de plein fouet par une crise sanitaire dont le caractère absolument inédit a fait voler en éclats toutes nos certitudes. Elle a souffert, mais elle a tenu, en particulier grâce aux soignants, non pas parce que l'État a su faire seul face à la crise – cette dernière a en réalité jeté une lumière crue sur sa difficulté à se montrer agile et efficace – , mais parce que les collectivités territoriales et, plus largement, les citoyens ont su eux aussi inventer des solutions pour protéger les Français.

Face au traumatisme économique et social qui s'annonce, le pire depuis la fin de la seconde guerre mondiale – c'est un constat partagé – , il faudra donc vous appuyer sur les territoires pour provoquer le sursaut historique dont la France a besoin.

Les membres du groupe Libertés et territoires sont, comme vous l'êtes à travers votre parcours d'élu local, des enracinés.

Être enraciné vous impose, comme le maire de commune rurale que vous avez été, de dépasser les clivages traditionnels pour imaginer les solidarités et la croissance de demain, au nom de la seule efficacité. Ce que nous faisons au niveau local, il faut le faire au niveau national. C'est dans cet esprit que vous devez travailler avec le Parlement – avec la majorité comme avec les oppositions, car il y a de l'intelligence dans toutes les têtes – pour bâtir le plan de relance.

Être enraciné, cela doit vous conduire à veiller, une fois les décisions prises par le Parlement, à ce qu'elles produisent leurs effets jusqu'au dernier kilomètre.

Être enraciné, c'est aussi, comme les maires savent le faire, mettre l'humain au coeur de toutes les décisions que vous prendrez et faire en sorte qu'elles soient les plus justes possibles. C'est écouter les partenaires sociaux, les parlementaires et les acteurs de terrain pour mener la réforme des retraites, celle de l'assurance chômage ou celle de la dépendance. Ces réformes doivent être imaginées différemment, car il faut tenir compte des souffrances que les Français ont endurées.

Être enraciné doit aussi vous conduire à libérer les formidables énergies locales des lourdeurs administratives qui les étouffent. Mme la ministre de la transition écologique le sait : il faut huit ans pour faire aboutir un projet de ferme photovoltaïque, sept ans pour créer une unité de méthanisation, six ans pour achever la rénovation d'une ligne ferroviaire ! Cela ne peut plus durer.

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