Intervention de Xavier Breton

Séance en hémicycle du mardi 28 juillet 2020 à 15h00
Bioéthique — Avant l'article 1er a

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaXavier Breton :

Je peux du moins témoigner de ce que m'a raconté mon épouse ! Que faites-vous donc du lien entre la mère et l'embryon, puis le foetus ? Un lien durable se crée-t-il entre les deux, ou s'évanouit-il le jour de l'accouchement, ouvrant la porte à l'abandon de l'enfant, à la GPA et autres ? De même, les gamètes masculins ne créent-ils pas un lien avec l'enfant ? Pourquoi sinon, lorsqu'il y a un tiers donneur, l'enfant chercherait-il à tout prix à connaître l'homme qui a donné ses gamètes ?

Je ne fonde pas toute la filiation sur l'aspect biologique, corporel, qui n'en est qu'un premier pilier, le deuxième étant affectif, éducatif, et le troisième, social. Mais vouloir évacuer ce pilier corporel, c'est nier la réalité.

Vous prétendez fonder la filiation uniquement sur la volonté des adultes, qui « fabriqueraient » des enfants selon leur bon vouloir. Ce qui suit, c'est le tri des embryons, le choix du sexe de l'enfant… bref, tout sera écrit d'avance.

Selon nous, l'enfant doit être accueilli au sein d'une famille par l'homme et la femme qui l'ont conçu. Quand ils ne peuvent pas concevoir, pour des raisons médicales, des palliatifs peuvent être trouvés. Ceux qui y ont recours pour ces raisons savent d'ailleurs combien ces situations sont difficiles.

Mais de grâce, ne niez pas qu'un enfant, dans le sein de sa mère, entretient déjà des relations avec elle. Ne niez pas que les enfants veulent savoir à qui ils ressemblent, qu'ils recherchent l'homme avec les gamètes duquel ils ont été conçus. N'évacuez pas cette dimension corporelle : elle fait partie de ce que nous sommes.

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